Son utilité est «de préciser l'usage du sol ainsi que le droit à construire», a expliqué Naït Saâda, directeur de l'architecture et de l'urbanisme au niveau du ministère. En réunissant les directeurs de l'urbanisme des 48 wilayas du pays, il y a moins d'une semaine, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, a souligné l'intérêt qu'il y a de réviser les instruments de suivi et de contrôle du développement appelés plans directeurs d'aménagement et d'urbanisme (Pdau). Il s'agit d'une nouvelle projection à même de solutionner plusieurs problèmes en suspens dans le secteur de l'habitat, notamment en ce qui concerne l'urbanisme. Rencontré dans son bureau, Makhlouf Naït Saâda, directeur de l'architecture et de l'urbanisme au niveau du ministère, a apporté les précisions nécessaires quant à cet instrument de planification de la gestion urbaine. Son utilité, a précisé M.Naït Saâda, est «de préciser l'usage du sol ainsi que le droit à construire.» En guise d'arguments, notre vis-à-vis a précisé que dans un terrain agricole, où la construction n'est pas interdite comme le pensent certains, c'est l'Etat qui décide du type de constructions pouvant être réalisées dans ce genre de terrain. Quels sont les secteurs concernés par le Pdau? A cette question, notre interlocuteur a souligné que le plan en question touche quatre secteurs. En premier lieu, ce sont les parties urbanisées qui sont concernées. Ensuite vient le secteur à urbaniser: durant le délai de 10 ans accordé. «L'Etat va se charger de tous genres d'utilités comme l'électricité...», ajoutera Naït Saâda. Les deux autres secteurs sont ceux de l'urbanisation future et celui des zones non urbanisables. En précisant que chaque commune a son Pdau, le directeur de l'architecture et de l'urbanisme a fait savoir que cela «est unique au monde.» Au Maroc, à titre d'exemple, cette option est inexistante. Quelle en est la raison? Dans ce pays «on n'ose jamais construire sur un terrain d'autrui». Lors de sa récente rencontre avec les directeurs de l'urbanisme et de la construction (DUC), le ministre a précisé que les Pdau des villes dont le nombre d'habitants est supérieur à 500.000, doivent être promulgués suivant un décret exécutif. Agenda chargé, Nourredine Moussa n'a pas donné d'autres précisions sur ce point. S'agissant des petites communes ayant moins de 200.000 habitants, «le Pdau sera approuvé par le wali». Pour les communes dont le nombre d'habitants oscille entre 200.000 et 500.000, ce sont «les ministres de l'Habitat et de l'Urbanisme et celui de l'Intérieur qui l'adoptent», précisera le directeur. Dans cet ordre d'idées, M.Naït Saâda soulignera que les Pdau des villes dépassant les 500.000 habitants «seront approuvés par le chef du gouvernement». Ainsi, tous les ministres concernés peuvent intervenir. Dans un autre chapitre, notre interlocuteur a signalé que dans certains cas, le même Pdau peut concerner 3 à 4 communes. L'exemple d'Alger- Centre en est le meilleur. En termes plus clairs, M.Naït Saâda a expliqué qu'il s'agit d'«un Pdau intercommunal.» Au niveau d'Alger, enchaînera-t-il, ce plan concerne actuellement les 57 communes. En précisant que la durée d'un Pdau est de 15 ans, le responsable de l'architecture et de l'urbanisme estime que la révision des 907 Pdau a pour objectif d'accommoder les sites urbanisables d'ici 20 ans. Parmi les 221 Pdau finalisés, le même responsable a déclaré qu'ils concernent Tlemcen (7), Tipaza (9), Sidi Bel Abbès (8)...et Tizi Ouzou (4). Quant aux constructions réalisées sans permis de construire, M.Naït Saâda a résumé le fait en qualifiant cette pratique fondée sur l'«inconscience et pas la délinquance». Et de poursuivre que c'est «une négligence généralisée». Donc un travail de pédagogie est à entreprendre.