Ils sont incapables de rembourser leur dette à cause de la sécheresse qui a causé un net recul de la récolte, ces deux dernières années. Avec toutes les menaces qui pèsent sur la sécurité alimentaire, il ne manquait plus que ça: les agriculteurs algériens sont au bord de la faillite. La dette des agriculteurs s'élève à 37 milliards de DA. Des crédits contractés au niveau des banques publiques principalement à la Badr dans le cadre du programme national de soutien agricole, Pnda et Pndra. Hier, Boualem Djebar, le président-directeur général de la Badr, a tiré la sonnette d'alarme. «Les agriculteurs sont incapables de rembourser leur dette à cause de la sécheresse qui a causé un net recul de la récolte agricole, ces deux dernières années», a-t-il déclaré sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III. La Badr (Banque algérienne pour le développement rural) est en train d'étudier les requêtes déposées par les agriculteurs. L'effervescence et la fébrilité qui ont caractérisé le secteur de l'agriculture, ces deux dernières années, ne semblent pas inspirer les responsables de ce secteur. Pourtant, il s'agit bien de la sécurité alimentaire du pays. La semaine dernière, on annonçait aux Algériens que les stocks actuels de poudre de lait ne suffisent que pour une année. Avant-hier, c'est l'Oaic qui annonce que nos réserves de blé sont suffisantes pour toute l'année 2008 et puis...on verra. Dans leurs réclamations, les fellahs ont sollicité l'intervention de la banque pour dégager une solution à cette crise. Mais, d'ores et déjà, le responsable de la banque écarte l'éventualité de l'effacement de la dette des agriculteurs. La Badr financera le logement rural. Selon le P-DG de cette banque, M.Boualem Djebar, une ligne de crédit sera ouverte aux bénéficiaires à partir du mois en cours. 5000 logements seront financés dans un premier temps. L'opération, qui sera élargie dans les prochains mois, ne contredit pas les orientations de la banque qui consacre son activité depuis une année au financement des projets agricoles. «Le financement de ces logements s'inscrit dans le cadre du développement rural», a-t-il déclaré tout en attestant enfin que la banque a bien étudié ce dossier avant de lancer l'opération.