La Badr serait favorable au rééchelonnement des dettes des paysans qui peinent à s'acquitter des crédits contractés auprès de ses succursales pour peu que ceux-ci aient fait ou fassent preuve de "bonne volonté" dans le remboursement de leurs dus, selon l'Union nationale des paysans algériens (UNPA). "J'ai discuté avec les responsables de la Badr (Banque agricole et de développement rural). Ils sont prêts à examiner les dossiers au cas par cas", a indiqué dimanche le secrétaire général de l'UNPA, Mohamed Alioui, à l'adresse des paysans de Béjaïa, réunis en assemblée générale pour renouveler les instances wilayales de l'Organisation. M. Alioui a mis en relief particulièrement le cas des patrons des huileries qui ont dû subir les contrecoups de la "crise", sévèrement affectés ces dernières années, par l'effet conjugué des incendies, de l'enneigement ou de la sécheresse. Dix investisseurs sur un lot de 36 cas qui ont bénéficié de l'aide de l'Etat et de crédits bancaires peinent, a-t-il expliqué, à rembourser leur dette et se trouvent de plus accablés par le poids des intérêts qui, pour certains, dépassent les montants auxquels ils ont souscris. M. Alioui a souligné que cette mesure peut être étendue aux paysans en bute à des difficultés similaires, sous réserve cependant que ces derniers fassent montre de disponibilités pour honorer leur contrat de remboursement. Le propos est destiné aux paysans réfractaires qui, une fois en possession de leur crédit, n'ont plus donné signe de vie, a-t-il rappelé. Le secrétaire général de l'UNPA a, par ailleurs, souligné qu'une action similaire est engagée avec la CRMA pour des allègements de même nature. L'opportunité de cette assemblée générale a, par ailleurs, permis de faire le point sur les dernières décisions du gouvernement en faveur de l'agriculture et des agriculteurs, notamment la baisse de la TVA sur les intrants, et le crédit RFIG que d'aucuns ont jugé "salutaire" pour les professionnels du secteur. Cette AG, consacrée à l'élection du bureau et du SG de l'union de wilaya de l'UNPA de Béjaïa, a rassemblé 108 délégués. Les agriculteurs avaient remboursé une somme globale de cinq milliards de DA, à la fin du mois de Ramadhan dernier, sur une ardoise cumulée de 17 MDA, due à la Caisse nationale de mutualité agricole, rappelle-t-on. Les agriculteurs se sont déjà engagés à rembourser leurs dettes mais réclament juste un peu de temps pour pouvoir le faire. Il faut dire qu'avec toutes les menaces qui pèsent sur la sécurité alimentaire, il ne manquait plus que ça: les agriculteurs algériens sont au bord de la faillite. La dette des agriculteurs s'élève à 37 milliards de DA. Des crédits sont contractés au niveau des banques publiques principalement à la Badr dans le cadre du programme national de soutien agricole, PNDA et PNDRA.