La Mannschaft confirme qu'elle sera le favori de cette compétition. L'Allemagne a tenu son rang de favori contre la Pologne (2-0) dimanche pour son entrée dans l'Euro-2008 (Gr.B), et confirmé ses ambitions -conquérir un quatrième titre européen- grâce à un jeu percutant, une défense fiable, et un Podolski retrouvé. Auteur d'un doublé contre son pays natal, «Prinz Poldi» est décidément l'homme des phases finales. Un peu terne, un peu blessé ces deux dernières saisons, le jeune (23 ans) attaquant du Bayern Munich qui avait crevé l'écran avec son compère germano-polonais, Miroslav Klose, au Mondial-2006 (3 buts) a «décidé du sort du match, et pas seulement avec ses deux buts», résume le capitaine Michael Ballack. Positionné milieu gauche, pour laisser la place à la grande forme physique de Mario Gomez aux côtés de Klose, Podolski symbolise l'audace offensive de cette Mannschaft. Joachim Löw, adjoint de Jürgen Klinsmann au Mondial aujourd'hui «en première ligne», comme il dit, a entretenu le souffle offensif initié par «Klinsi». Ce que le sélectionneur de la Pologne, Leo Beenhakker, appelait «la révolution allemande». Le prochain match contre la Croatie, dans ce même superbe stade du Wörthersee de Klagenfurt, jeudi, garantit presque un accès aux quarts de finale pour son vainqueur, puisque les Croates ont aussi gagné leur premier match contre l'Autriche (1-0). Mais la Croatie a eu quelques baisses de tension alors que l'Allemagne n'a «pas commis beaucoup d'erreurs, relève le capitaine, ce qui prouve que nous savons gérer la pression, et c'est crucial». Avec un Ballack grand stratège, dans cette position des meneurs de jeu modernes, fort reculée, un Torsten Frings inépuisable et des latéraux évoluant dans le registre du Brésilien Roberto Carlos, Philipp Lahm et Marcell Jansen, l'Allemagne est solidement armée. «Nous avons très vite eu le contrôle du jeu», dit Lahm, qui aiguise son analyse: «Nous étions très bien organisés, les défenseurs ont participé aux attaques et tout le monde a bien travaillé». «Nous l'avions montré à la Coupe du monde: nous essayons de jouer un football offensif, ajoute Ballack, et nous allons essayer de continuer, c'est une équipe qui aime aller de l'avant». «Au-delà des 3 points, ce match nous donne une certaine confiance et une marge de sécurité», note le manager Oliver Bierhoff, auteur d'un doublé lors de la précédente victoire de l'Allemagne à un Euro, lors de la finale 1996 (2-1, but en or contre les Tchèques). Löw, perfectionniste, relève toutefois quelques défauts dans le blindage: «En seconde période, nous aurions dû éviter de trop reculer. Il aurait fallu aussi être plus agressif après le premier but, mais c'est normal, quand vous menez, de se relâcher un peu». Ne pas trop se relâcher, car il faut déjà penser aux Croates. «Ils sont redoutables, mais nous sommes assez bons pour les battre», annonce Thomas Hitzlsperger. La Mannschaft a confiance.