Le petit commerce et les services occupent l'essentiel d'une région plus consommatrice que productrice. Entouré des membres du bureau de wilaya de l'Ugca pour Tizi Ouzou, le coordinateur, M.Abba, devait donner un point de presse en présence de M. Boulenouar, porte-parole et chargé de communication du bureau national de l'Union générale des commerçants. D'emblée, M.Abba donne la situation actuelle du commerce au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou et ce, à la date du 31 décembre 2007. Ainsi, la wilaya compte 45.249 opérateurs qui se répartissent ainsi: production industrielle 73.291, entreprises artisanales 70, commerce de gros 1744, import-export 31, commerce de détail 19.672 et services 19.672. La production industrielle comprend aussi certains types d'ateliers comme les menuiseries. Il est ainsi souligné que le petit commerce et les services occupent l'essentiel d'une région plus consommatrice que productrice. Ces derniers étant concentrés dans les chefs-lieux (communes, daïras et de wilaya, et parfois aussi dans les gros villages), la part du lion revenant aux grands axes routiers et aussi aux nouveaux axes et cités ayant des issues non enclavées. Le commerce informel, selon le conférencier, suit les centres ou pôles commerciaux lesquels se voient actuellement se dépeupler de leurs occupants. Cette «désertion» ou abandon serait due au fait que bon nombre préfèrent travailler dans un contexte libre, sans charges ni frais. Le conférencier d'expliquer que cette désertion s'est accentuée depuis que l'informel a accaparé le secteur du vêtement et de la chaussure. Comme ce secteur du «trabendo» s'est également renforcé par la vente, dans les rues, de denrées périssables, d'articles d'hygiène, de produits alimentaires et d'articles divers de contrefaçon. Ce phénomène semble expliquer le nombre croissant de radiations et de modifications des registres du commerce et a transformé les centre-villes en autant de grandes surfaces commerciales et les zones périphériques et cités en cités-dortoirs dépourvues d'activités commerciales où seules végètent de petites épiceries. Et d'estimer à environ un millier le nombre de locaux et espaces fermés ou en rupture de baux à Tizi Ouzou. Prenant en exemple les locaux commerciaux réalisés au CHU dans le cadre de l'opération 100 locaux par commune, le coordinateur de wilaya de l'Ugca se pose la question de savoir si cette idée est la solution, et de noter que plusieurs jeunes sont passés ainsi directement au stade de rentiers en sous-louant ces locaux qui leur ont été attribués. D'ailleurs et dans le même ordre d'idées, il est souligné que d'autres jeunes en attente ou dans l'espoir de devenir, à leur tour, rentiers, manifestent leur impatience souvent de façon musclée. Et le conférencier de noter que, devant le nombre croissant de jeunes et le millier de locaux fermés, il y a lieu de penser à la réaffectation de ces locaux et aussi à un soutien de l'Etat pour ces jeunes, avec par exemple le soutien sur une période déterminée d'une partie des coûts de la location pour les moins de 35 ans, avec modulation selon un zoning, l'exonération parafiscale des charges pour au moins la première année, l'allégement conséquent de la fiscalité, l'étude de l'engagement des concernés afin d'éviter les fraudes et réinstallation dans les rues. Comme le bureau de wilaya de l'Ugca appelle à l'installation des marchés de proximité tenant compte des propositions de contrat à faible loyer et à durée déterminée, de même il est demandé un soutien aux artisans et à certains secteurs de prestation plus conséquents afin de stimuler la formation et la subvention de la formation des jeunes dans les écoles privées, tout en revoyant les temps et les conditions de formation et ce, pour une main-d'oeuvre de qualité. Pour ce qui est du congrès de l'Ugca, le conférencier devait faire d'autres propositions, comme la participation de l'Ugca aux commissions des marchés publics, et aux commissions du Calpi, la participation aux conseils d'administration de l'Ansej, de l'artisanat, du tourisme, de l'évaluation des impôts, et à toutes les commissions relatives aux activités de la PME/PMI, le jumelage avec les associations de commerçants des pays arabes, africains et européens, l'étude d'un projet de mutuelle d'assurances pour les soins et les charges médicales au profit du commerçant, etc. M.Boulenouar est intervenu pour affirmer que «le congrès devra se tenir avant la fin 2008, et que la commission nationale de préparation du congrès est en place depuis le 18 mai dernier». De même, il donne des chiffres. Ainsi et au niveau national, il affirme que l'informel a atteint 60% du niveau des activités commerciales; les commerçants activant légalement sont 1.240.000, alors que les trabendistes sont évalués à 1.800.000. M.Boulenouar ajoute que «le marché algérien a des possibilités uniquement pour environ 3 à 4 millions de commerçants». Il souligne que «l'organisation des marchés doit, pour cela, être le fait du gouvernement et non plus seulement de la compétence du ministre du Commerce». Et de préciser que les activités artisanales occupent actuellement et au niveau national, 8000 personnes, le marché de gros 50.000, le commerce de détail 548.400 et les activités de services 3500.