«Nous ne voulons pas d'un congrès parallèle.» L'aile des coordinateurs libres du mouvement de redressement du FLN a animé une conférence de presse, hier après-midi, au siège de la commission de wilaya du mouvement de redressement à Tizi Ouzou. Entouré de M.Naït Sidi Ahmed, le coordinateur de wilaya, de M.Amghar Allaoua chargé de l'organique au niveau de la commission de wilaya de Tizi Ouzou, et de M.Fellahi, M.Tayeb Yenoune porte-parole des coordinateurs libres et mouhafadh de Bab El Oued a donné un aperçu des origines de la crise et le point de vue de son aile. D'abord, c'est M. Amghar Allaoua qui, d'une voix assourdissante et dans un ton haché a lu une longue déclaration préliminaire où il était beaucoup question de «la séparation du bon grain de l'ivraie», du soutien sans réserve à la politique du président Bouteflika comme il caressa longuement et dans le sens du poil, cette «nouvelle race de militants qui avaient décidé de faire passer le FLN de la légitimité historique à la légitimitédémocratique...». Le conférencier rappelle les trois importantes haltes de cette aile: le 12 août à Oran, le 26 août à Alger et le 5 septembre à Tizi Ouzou ainsi que le sit-in, de protestation, devant le siège du FLN à Hydra. Lui succédant, M.Tayeb Yenoune commence par retracer le cheminement du mouvement de redressement en passant par l'importante halte de soutien à la candidature de M.Abdelaziz Bouteflika aux présidentielles, le huitième congrès du FLN invalidé par la justice et la révolte devant la présence au sein de la commission nationale de la préparation du congrès dit de réunification des éléments non désirés. L'orateur devait taxer ces derniers de «dinosaures» et encore de «ceux-là qui ont échoué dans leur démarche car ne respectant pas les textes du parti...». M.Yenoune s'écriera, «on ne peut accepter que ceux qui s'en sont pris aux symboles de l'Etat soient nommés à des postes de responsabilité...» Comme il dit clairement l'opposition de son aile à la présence de M.Abada et consorts dans cette commission. M.Yenoune qui se veut le champion du renouveau du FLN, se demande pourquoi à ce jour, on ne donne pas de cartes à la jeunesse du parti. Au détour d'un long discours, M.Yenoune dira: «Nous sommes pour une révision de la Constitution s'il faut passer par là pour la stabilité du pays. Pourquoi pas un troisième mandat pour le président?» Il revient sur la préparation du congrès et affirme: «Nous ne voulons pas d'un congrès parallèle.» Cependant, il affirme que les préparatifs sont en train de se faire pour éventuellement désigner, s'il le faut, une commission nationale préparatoire de ce congrès. Tout en précisant que «M. Belkhadem est toujours notre responsable et que nous attendons qu'il révise ses positions.» Dans le cas contraire, M.Yenoune semble vouloir dire: «Qu'il assume ses responsabilités !». Comme il précise que «ce congrès est le nôtre, les autres ont vu le leur invalidé par la justice...». M.Yenoune précise, cependant qu'il n'est pas question d'aller vers un congrès de la confrontation. Il a été ainsi décidé des membres allant composer la commission nationale préparatoire du congrès: membres du comité central ayant refusé la démarche précédente et ayant intégré le mouvement de redressement avant le 8 avril, militants du FLN, représentants des organisations de masse et unions professionnelles respectant les critères, coordinateurs et animateurs du mouvement de redressement, personnalités politiques marginalisées, représentants du FLN dans l'émigration et...la liste reste ouverte. Une conférence nationale dont la tenue aura lieu à Tizi Ouzou à une date ultérieure est confiée pour ce qui est de son organisation aux redresseurs de Tizi Ouzou.