L'organisation soutient la rencontre entre producteurs et consommateurs de pétrole initiée par l'Arabie Saoudite. C'est ce qu'à déclaré le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, jeudi à Alger, à la presse en marge d'une séance du Conseil de la nation. «Nous ne sommes pas opposés à ce que s'instaurent des consultations entre producteurs et consommateurs», a précisé Chakib Khelil. Tous les Grands de la planète, ou presque, seront au rendez-vous de Djeddah, le 22 juin 2008. A commencer par l'homme le plus puissant de la planète. G.W Bush, qui était en tournée en Europe, a déclaré depuis la capitale italienne: «Je vais rentrer (aux Etats-Unis) et me pencher sur les intentions et sur l'objectif de cette réunion.» Le président américain s'adressait à la presse qui voulait savoir s'il ferait le déplacement de Djeddah. «Une chose est sûre, c'est qu'il y aura un haut responsable de mon administration. Nous nous devons d'être à la table des pays producteurs. Les Etats-Unis ont horreur de la politique de la chaise vide surtout lorsqu'il y va de leurs intérêts.» Il est aussi fort à parier que «le groupe des 11», G8+ Chine, Inde et Corée du Sud, seront représentés à un haut niveau. Une aubaine pour ces pays qui consomment les 2/3 de l'énergie pétrolière de la planète. Quel sera le rapport des forces en présence? Les Etats-Unis et leurs alliés feront-ils plier l'Opep? Chakib Khelil ne nie pas que des pressions sont exercées sur l'Organisation des pays exportateurs de pétrole pour qu'elle augmente sa production. Le président de l'Opep identifie le «malaise». Le problème qui se pose se situe au niveau de la crise économique qui sévit aux Etats-Unis d'Amérique et qui a conduit à la dépréciation du dollar ainsi que des menaces contre l'Iran, ce qui a constitué une source de perturbation géopolitique. Une analyse qui, à quelques critères près, n'est pas loin d'égaler celle du prix Nobel d'économie, Josef Stiglitz. M.Chakib Khelil persiste et signe: il pointe un doigt accusateur sur les spéculateurs. «La spéculation n'était pas à négliger», a tenu à préciser le président en exercice de l'Opep. Il est fort à parier que les voeux des Etats-Unis de voir l'Opep augmenter sa production aussitôt la rencontre de Djeddah terminée, ne seront pas exaucés. L'Opep tiendra une réunion le 9 septembre «pour procéder à une évaluation du marché et prendre des décisions susceptibles d'assurer la stabilité du marché du pétrole», a indiqué le ministre algérien de l'Energie et des Mines. Il assure que pour le moment, «l'offre est supérieure à la demande et il y a une surproduction estimée à 500.000 barils par jour». Et il l'explique. L'Arabie Saoudite a augmenté sa production de 300.000 b/j, alors que l'Irak a accru, elle aussi, la sienne. A défaut d'agir sur les prix de l'or noir, le Sommet de Djeddah dévoilera certainement les bonnes intentions des uns et la mauvaise foi des autres.