Les maquignons et les acheteurs trouveront en ces lieux l'espace désiré. Le marché de Boghni est très couru dans la région. Depuis des lustres, les populations de la région des Ouacifs à Draâ El Mizan et même au-delà, s'y approvisionnent. Les fruits, les légumes, les textiles, la bonneterie et la quincaillerie côtoyaient les bestiaux. Certes, chaque chose avait sa place, mais il n'en demeure pas moins que pour un marché de cette envergure, il fallait encore plus d'espace. Fermé par l'armée coloniale durant des années, le marché a ensuite repris timidement au début, pour atteindre, quelques années plus tard, sa vitesse de croisière. Evidemment, les anciens vous disent que «le marché n'est plus comme avant, car selon eux, avant, c'était mieux». Et d'expliquer que le volume des échanges était impressionnant. Les villageois d'alentour y faisaient leurs emplettes et, souvent aussi, vendaient leurs petites récoltes ou leur artisanat. Le marché de Boghni était, et semble l'être un peu moins aujourd'hui, le poumon économique de la région. Ces dernières années, et faute de terrains d'assiette, des logements ont été construits autour de ce marché, faisant pratiquement une sorte de clôture. C'est ainsi que le marché est devenu, au fil du temps, de plus en plus exigu. Récemment, la commune a réhabilité les ruelles de ce marché et des locaux commerciaux ceinturent ces lieux, plus agréables à voir et encore mieux à y circuler, notamment à pied quand on sait que ce lieu fait également office de marché couvert. Pour faire face à ce surpeuplement, il a été récemment aménagé une annexe au lieudit Ichiouache, à la sortie nord de la ville. Un espace vaste, aéré et bien exposé est ainsi prêt à accueillir désormais les bestiaux. Les maquignons et les acheteurs trouveront en ces lieux l'espace désiré. Le marché du centre-ville réservé aux fruits et légumes et autres articles, sera désormais plus spacieux et les gens pourront y circuler plus aisément. La commune de Boghni, nichée au pied du Djurdjura, a même installé des lampadaires, souvent artistiquement décorés, et des poubelles garnissent les rues de cette ville. Le seul point noir a trait à l'«enterrement» des canalisations réalisées durant les années 1970. En outre, l'ex-brigade de gendarmerie, délaissée depuis quelques années, est aujourd'hui en ruine.