La confusion de prénoms n'a pas réussi à sauver Nacer B., accusé, comparaissant librement devant le tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou. Nacer B., àgé de 46 ans, est, selon l'arrêt de renvoi, poursuivi pour appartenance à groupe armé, homicide volontaire avec préméditation et tentative de meurtre. Jugé une première fois en 1997 et condamné à la peine capitale, Nacer B. s'est alors rapproché, de son «propre chef», de la justice et a cassé le jugement. Le procès reporté à quatre reprises s'est, enfin, tenu devant la cour de Tizi Ouzou, ce dimanche 15 juin. Selon l'arrêt de renvoi, un ex-terroriste Mustapha C. ayant purgé sa peine, avait en 1997, lors de son arrestation par les forces de l'ordre, mis en cause Nacer B. Selon les déclarations de Mustapha C., à l'époque, «Nacer B. faisait partie d'un groupe armé activant, entre 1992 et 1995, entre Médéa, Jijel, Bouira et Rouiba». Pour sa défense, l'accusé devait affirmer que «certes, lui, s'appelle Nacer, mais en fait son frère, terroriste de son état et abattu par les forces de l'ordre, se faisait appeler par ses complices Nacer, alors qu'en réalité, il s'appelait Mohamed». Cette confusion de prénoms devait toujours, selon lui, lui valoir la peine capitale. Ce serait, ainsi, ce frère qui ´´est membre d'un groupe armé et qui, donc, devait être jugé à sa place et non lui!´´ Comme il devait apporter des preuves qu'entre 1994 et 1995, il était à l'étranger. La défense s'engouffre dans cette brèche et, avec force effets de manche: la confusion de nom et surtout le fait de l'absence de l'accusé du territoire national. Comme elle devait préciser que son mandant ´´avait, de lui-même, pris l'attache de la justice, ce qui prouve qu'il n'était pas un élément des groupes armés´´. Un autre témoin s'avance à la barre, lui aussi un terroriste qui a purgé sa peine, affirme avoir connu dans son ex-groupe des B. mais pas l'accusé! Le parquet devait commencer son long réquisitoire en précisant qu'en fait, «si cet accusé était à l'étranger entre 1994 et 1995, rien ne prouve que lors des années 1992-1993 on ne sait pas où il était et on est fondé de croire qu'il était au maquis!» Le parquet devait, d'ailleurs, requérir la peine capitale. Après délibérations, le tribunal revient avec le verdict: huit ans de prison ferme à l'encontre de Nacer B.