Des affiches portant l'effigie du président du FFS appellent les citoyens à «ignorer» les urnes, le 8 avril. Le FFS s'invite à la campagne de la présidentielle. Il sort de ce que d'aucuns affirment être une campagne d'hibernation et que les cadres de ce parti disent être une période axée sur la rénovation et l'élargissement de la structuration du parti. Donc, le parti Niniste sort ses griffes, fait appel à ses tribuns et affûte ses armes pour prêcher le boycott. Des affiches portant l'effigie du président du FFS appellent les citoyens à «ignorer» les urnes, le 8 avril. Le Dr Djeddaï et M. Djamel Zenati, tous deux médaillés de rhétorique entrent en scène. Le Dr Djeddaï a fait salle comble, jeudi dernier, à Bouira où il a tenu un rassemblement populaire. D'emblée, le Dr Djeddaï entre de plain-pied dans la campagne en s'écriant : «Les trois premiers candidats font partie du gouvernement et les trois autres sont tout simplement des lièvres...», comme il a évoqué la violence qui «redouble d'intensité ces derniers jours et touche plusieurs régions...». Et le Dr Djeddaï d'ajouter : «Nous sommes des nationalistes, nous n'acceptons jamais le régionalisme et son corollaire qui est la division de la nation...». Comme il descend en flammes les nouveaux procédés tolérés par le pouvoir : actionnement du système tribal archaïque : zaouïas et archs. Aujourd'hui, ce sera au tour de Tizi Ouzou de recevoir le conseiller de M.Aït Ahmed, M.Djamel Zenati. Ce dernier animera un meeting à la salle Saïd-Tazerout de Tizi Ouzou. Gageons que l'ancien porte-parole des commissions nationales du MCB et ancien député du FFS de Béjaïa, saura rassembler du monde. Ces sorties du FFS donneront une certaine image de l'ancrage réel de ce parti en Kabylie. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler que le FFS aux plus forts moments de la tourmente en Kabylie a appelé à faire attention aux dérapages. Il n'a jamais caressé dans le sens du poil les dérives des uns et des autres. Comme il avait forcé le destin en entrant dans la compétition électorale, lors des élections locales, et ce après une analyse certaine de la situation en Kabylie. A l'époque, il y eut des partis qui «au nom d'une certaine démocratie, n'ont pas hésité à appeler à...casser et brûler les urnes» ! Bravant un interdit que rien n'explique au plan des libertés et de la démocratie, le parti de M.Hocine Aït Ahmed avait imposé ses choix. Des choix qu'il explique comme basés à l'époque sur une volonté de «sauver les collectivités locales de la prédation». A peine quelques mois plus tard et ce qui fut, un certain temps le mouvement citoyen deviendra - et le glissement sémantique est de taille le mouvement des archs aujourd'hui - un mouvement éclaté, divisé, éparpillé et exsangue, car plus porté par la population. C'est le parti de M. Hocine Aït Ahmed qui fut l'un des premiers à appeler au retour du politique. Une position désormais partagée par d'autres acteurs. Aujourd'hui, le FFS défend une position politique bonne ou mauvaise, il n'en demeure pas moins que c'est la position d'un parti reconnu par la loi. Libre au citoyen de le suivre ou non. L'essentiel est que chacun puisse s'exprimer librement.