Depuis quelque temps, c'est une véritable saignée qui touche les fédérations du parti à l'image de celle de Béjaïa qui est restée sans responsable depuis des mois. Les informations faisant état de l'exclusion de l'ancien premier secrétaire du FFS, M.Ahmed Djeddaï, et de l'ex-porte-parole du même parti M.Chafaâ Bouaïch, ont été formellement démenties hier par des sources au siège national du plus vieux parti d'opposition d'Algérie. «Djeddaï et Bouaïch font toujours partie du FFS» a indiqué notre source en soulignant que ces rumeurs sont distillées par le fameux «cabinet noir» dans le but de semer la zizanie au sein du parti. Interrogée sur les personnes qui composent ce «cabinet noir» notre source n'a pas hésité à révéler que ce sont des personnes ayant un lien de parenté avec Aït Ahmed. Concernant les raisons qui ont poussé ces gens à s'adonner à de telles pratiques, la même source a affirmé que le dessein du «cabinet noir» est d'éliminer le maximum de compétences au sein du FFS avant le prochain congrès du parti en 2005 et ainsi avoir la mainmise sur la direction nationale et ses différentes structures le jour J. Ceci est d'autant plus vrai quand on sait que depuis quelque temps, c'est une véritable saignée qui touche les fédérations du FFS à l'image de celle de Béjaïa qui est restée sans responsable depuis des mois. En fait, à l'exception des fédérations d'Alger, Tizi-Ouzou, Boumerdès, Sétif, Bouira, toutes les autres ont arrêté de fonctionner politiquement quand leurs sièges ne sont pas fermés purement et simplement. Cette situation de blocage, s'indigne notre source, est provoquée sciemment car ces fédérations de l'intérieur du pays ont toujours été soupçonnées de soutenir Ahmed Djeddaï qui jouit d'une grande popularité au sein des militants de ces régions. Ce qui le rend aux yeux du «cabinet noir» dangereux à plus d'un titre. Sinon comment expliquer que l'ex-premier secrétaire national du FFS qui a collectionné les plaintes du ministère de la Défense depuis 1990 soit lâché et décrié par ses «compagnons de route». En démissionnant du poste de premier secrétaire du parti à peine quelques jours après sa nomination, Bouhadef savait très bien ce qu'il faisait. Il a compris que Hocine Aït Ahmed est intoxiqué par le fameux «cabinet noir» qui semble jouir de grandes facultés de persuasion car faire revenir sur sa décision un homme de la trempe d'Ait Ahmed - il faut vraiment l'avoir par le sentiment - cela ne viendrait que de personnes proches...très proches de lui. La cassure a commencé de l'avis même des militants de la première heure du FFS, lors du congrès de 2000 dont les travaux se sont déroulés à Tipaza. Aït Ahmed est arrivé à 1h du matin et y avait imposé les statuts du parti sans, au préalable, consulter la base. Pire, il n'y a eu aucun débat autour de ces statuts. Mais ce qui a davantage élargi le fossé entre les milliers de militants du FFS et leur président c'est la distance qui éloigne les deux parties. Ait Ahmed qui a promis lors du congrès de Tipaza de venir assister régulièrement aux conseils nationaux ne tiendra jamais sa promesse, se contentant seulement des rapports transmis par «le cabinet noir» qui a selon toute vraisemblance engagé une véritable «purge» à l'intérieur des structures du parti. Le FFS qui a su déjouer tous les complots depuis sa création en 1963, dans des conditions à la limite de l'insurrection, est en train de s'enfoncer dans l'inconnu. Ce qui est dangereux pour cette formation politique restée dans l'opposition contre vents et marées et malgré tous les coups fourrés du pouvoir, c'est que l'implosion vient, cette fois-ci, de coeur même du parti. Dommage pour le Front des forces socialistes dont l'aura a largement dépassé nos frontières.