Le Français Roger Lemerre a fait ses adieux à la Tunisie, lors du match samedi soir des Aigles de Carthage face au Burundi (2-1) pour les qualifications de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) et du Mondial 2010, sur un bilan humain jugé mitigé par la presse locale. L'entraîneur français, en partance pour le Maroc, a dirigé la sélection tunisienne durant six ans, période marquée en 2004 par une victoire en Coupe d'Afrique des Aigles de Carthage pour la première fois de leur histoire. L'ancien patron des Bleus devenait alors le premier entraîneur à remporter un double titre continental, après l'Euro avec l'équipe de France en 2000. «Six années de discipline, de professionnalisme, quelques succès éclatants (CAN-2004) mais aussi une incommunicabilité qui a fait rager journalistes, supporters et observateurs», a résumé le Quotidien. La Presse (gouvernemental) a évoqué le «soulagement» de voir le contrat de Roger Lemerre arriver à son terme le 30 juin, avant de créditer le sélectionneur français des résultats remportés par la Tunisie. «Sous sa direction, notre équipe a gagné en maturité, en crédibilité (...) avec un football plus proche du haut niveau», convenait La Presse, avant de parler de «rupture» entre les Tunisiens et Lemerre, épinglé pour son «comportement hautain» et sa «vanité». «Silence partout. Pouvoir absolu! Et si les millions de supporteurs tunisiens s'avisaient de crier leur désaccord, au lieu de leur répondre, de les rassurer, on les ignorait purement et simplement», ajoutait le journal. Selon ce quotidien, l'épilogue du match contre le Burundi «n'est pas qu'un simple au-revoir, c'est une séparation sans lendemain». «Elle ne laissera ni regret, ni remords aux Tunisiens qui auront fait de leur mieux jusqu'au bout!» Et d'espérer que cet adieu «donnera à réfléchir à Roger Lemerre» après «un parcours aussi controversé, tant de choix entêtés, d'expériences ratées, de confiance dilapidée, d'échecs répétés...». Le Portugais Humberto Coelho engagé pour succéder à Lemerre a pris hier le relais de la Tunisie.