Les soirées musicales se dérouleront au Théâtre de verdure du bois des arcades à Riadh El Feth du 06 au 11 juillet 2008... Plus qu'une dizaine de jours et votre festival musical préféré commence. De la fébrilité dans l'air. Les organisateurs qui promettent une ambiance unique et un spectacle de qualité apportent les dernières retouches et font la mise au point d'un événement qui continue à grandir dans le coeur tout comme dans le paysage artistique et culturel des Algérois. Le seconde édition du Festival international gnaoui s'annonce en effet, plus riche, plus variée et plus colorée que la précédente avec une kyrielle d'artistes qui viendront encore une fois, de partout, fédérer les énergies et célébrer notre héritage africain, en rythmes, en images et en sensations. Le tout dans un esprit d'évasion propre à nous, soulignant ainsi notre identité résolument africaine... «La programmation artistique 2008 est axée autour de l'afro-gnawa-jazz, tout comme la première édition, programmation qui permettra aux festivaliers de découvrir des sons authentiques, par opposition au sampling (échantillonnage) qui tend à tromper l'oreille non avertie et à dénaturer l'essence des instruments», affirme le directeur artistique du Festival, Adnanae Ferdjioui. Le festival national de la musique gnaouie de Béchar (24 au 29 mai 2008) qui est aussi un concours, alimentera, dans le cadre de la promotion d'artistes algériens, le Festival international pour les 3 meilleures formations de l'année, nous apprend-on. Au programme, la soirée d'ouverture verra se produire Diwan El Waha de Béchar, suivra Maâlem Hassan Boussou et la troupe Boussou Ganga du Maroc. Le lendemain, c'est place au groupe bien de chez nous, Harmonica qui mettra assurément le feu avant de céder la place à Etienne M'bappé & su la take du Cameroun. Se produiront le 8 juillet Maâlem Brahim et Diwan Debdeba en première partie puis Mokhtar Samba Octet (Sénégal-Maroc). Le lendemain, le public fera connaissance avec Castigroove d'Algérie et Ali Boulo Santo du Sénégal. Le 10 juin, la scène du Théâtre de verdure, en plein air de Riadh El Feth verra se déchaîner les groupes Maâaalem Madjbar et sa troupe d'Algérie et Fantazia (Algérie-UK). Le festival s'achèvera en apothéose avec un groupe qui nous viendra de France, Kinguba Gnawa et le célèbre Samba Touré du Mali. Cinq jours de musiques rares mais aussi une innovation cette année. Un pôle cinéma a été ajouté à cette manifestation qui comprendra une belle programmation de documentaires sur la musique gnaouie et ce, chaque après-midi à la salle Ibn Zeydoun (Projections gratuites). Il s'agit de Les Sept couleurs de l'univers. Leçon d'anthropologie de J.Willemont qui réunit des documents enregistrés pendant plus de 20 ans. A titre exceptionnel, la présence de son réalisateur, Jacques Willemont pose les questions essentielles de l'initiation et de la transmission, évoquées dans le cadre d'un dialogue entre une ethnologue et un grand initié Gnawa. Dans Le Baobab et le roseau du Collectif Foté Foré évoque la question de la transmission de maître à élève. Comment se transmettent la musique et surtout la percussion et le djembé, instrument emblématique de la Guinée, est évoquée par des musiciens rencontrés à Conakry. Parmi eux, certains étaient présents en tant qu'invités pour le Festival Panafricain d'Alger en 1969 (W.Klein). La Guinée, comme l'Algérie, s'inscrivaient dans une politique culturelle panafricaine dont l'Algérie était un des chefs de file. Musiciens et danseurs de toute l'Afrique étaient présents. Aussi, ajoute Sihem Merad, la chargée de la programmation cinéma, dans le film Wijdan, le mystère de la musique de transe des Gnawa fera justement rencontrer deux musiciens, l'un Gnawa, l'autre Bambara tous deux élevés dans la culture de la transe. Une transe que l'on retrouve également lors de l'élection d'un chef dans Le forum de Bantou de J.Willemont. Ce document nous montre, nous explique t-elle, ce qu'est aujourd'hui une fête traditionnelle dans un village isolé en Haute Guinée, avec toujours ce rôle de la musique, où féticheurs et guitares électriques se côtoient. Enfin, le film Ishumars, les rockers oubliés du désert de François Bergeron fera résonner la voix d'Abdallah Oumbadougou, chanteur touareg dont l'oeuvre est écrite en réaction aux persécutions que subit son peuple. D'abord projet artistique, sa dimension politique est devenue centrale. Les masters class reviennent aussi cette année. Le 7 juillet, Hassan Boussou et, la troupe Boussou Ganga abordera le sujet des tambours: Laâda. Etienne M'bappé, quant à lui, nous fera découvrir le lendemain le Groove et la technique de la basse moderne. Le jour suivant, Mokhtar Samba, nous fera un panorama complet des rythmes africains et maghrébins adaptés à la batterie (Master class ouverte à tous les musiciens). Le 10 juillet, Ali Boulo Santo nous fera découvrir sa kora, un instrument traditionnel totalement revisité (accordage, jeu, pedales d'effets..) lequel s'adapte à une musique de métissage entre Afrique et Occident, entre patrimoine et électronique. Enfin, le dernier jour, Samba Touré apportera sa leçon sur la guitare au Mali.A noter que Master Class se veut ouverte à la jam. Autrement, musiciens, pro ou amateurs vous êtes tous invités à joindre vos cordes, votre bonhomie et votre talent et faire la fête! Notons aussi que dans le cadre de la promotion de jeunes talents, l'affiche 2008 du festival a été un sujet d'étude remis aux étudiants de l'Ecole supérieure des beaux- arts d'Alger, sous la direction de M.Karim Sergoua, artiste-plasticien. Le thème du gnaoui a été développé sur une trentaine d'oeuvres de peinture qui seront exposées à la galerie Isma et cela au début du mois de juillet. L'affiche sélectionnée pour l'édition 2008 est l'oeuvre du talentueux Zineddine Bessaï. Alors, soyez tous au rendez-vous!