Photo : Sahel Par Fella Bouredji Les rythmes fébriles et les sons authentiques et prenants du gumbri et du karkabou sont impatiemment attendus dans la capitale. Le gnaoui est une musique qui nous vient de loin dans le temps, ce qui n'empêche pas pour autant de nombreux jeunes Algériens d'en être passionnés. Au grand bonheur des férus de musiques traditionnelles, il ne reste plus que quelques jours avant le lancement de la deuxième édition du Festival international du gnaoui d'Alger qui donnera l'occasion à tous les adeptes de cette musique à la fois démente et si douce d'en savourer toute l'étendue. Du 6 au 11 juillet prochain, le théâtre de verdure du bois des Arcades de Riadh El Feth accueillera donc ce festival qui tend à mettre en avant nos incontournables influences africaines. Pour cette année, le comité d'organisation, soucieux de proposer au public «des sons authentiques par opposition au sampling [échantillonnage] qui tend à fausser l'oreille non avertie», a axé sa programmation artistique autour de l'afro-gnawa jazz. Et c'est avec beaucoup d'enthousiasme que ce comité est venu parler des spécificités de cette deuxième édition lors de la conférence de presse organisée à cet effet hier au cercle Frantz Fanon de Riadh El Feth. Au programme de ces six journées de célébration du gnaoui, du son, de l'image, des échanges et de la réflexion. Parmi les 12 groupes qui animeront les soirées musicales du festival, cinq sont purement algériens, les autres viennent de France, du Maroc, du Sénégal, du Cameroun, de Grande-Bretagne et du Mali. La grande nouveauté de cette deuxième édition n'est autre que le lancement d'un pôle cinéma qui propose «des images pour mieux dire et comprendre cette musique», pour reprendre les mots de la responsable de ce pôle Sihem Merad. Tout au long du festival, des projections dédiées aux musiques africaines en général et au gnaoui particulièrement auront lieu les après-midi à la salle Ibn Zeydoun. Et ces rencontres cinématographiques seront l'occasion de moments de partage et d'échanges autant avec quelques-uns des réalisateurs des documentaires proposés qui seront présents mais aussi avec les festivaliers assidus et le public présent. L'autre spécificité de cette deuxième édition dont le directeur artistique, Adnane Feridji, parlera avec fierté n'est autre que l'organisation de master classes. Pour favoriser les transmissions des expériences musicales, tous les matins, la salle Ibn Zeydoun accueillera les musiciens ou les simples curieux qui veulent découvrir les secrets musicaux des artistes invités. Jamais deux sans trois ! Un autre élément marque l'évolution du festival, il s'agit de l'organisation à la galerie Isma d'une exposition autour de la musique gnaouie dont le vernissage est prévu pour le 3 juillet prochain en fin d'après-midi. Ainsi, 30 œuvres issues d'un atelier qui a réuni 30 jeunes talents seront exposées sous le titre évocateur «Couleurs du gnaoui». M. Fellahi, commissaire du festival, ne manquera pas, pour finir, de souligner l'importance de l'aide du ministère de la Culture pour la tenue de ce festival dont la ministre elle-même est l'initiatrice. Il ne reste aux amoureux du gnaoui qu'à faire preuve de patience : J-6 !