Ambitieux, ce professionnel du tourisme croit dur comme fer que l'Algérie peut devenir une destination de rêve. Dans l'entretien accordé à L'Expression, M.Djelouadji développe sa conception du tourisme moderne. L'Expression: Vous êtes l'initiateur de la régate Marseille-Alger Cup 2008. Comment vous est venue l'idée d'organiser cet événement? M. Djelouadji: L'idée remonte en fait à 2004. A l'époque, nous sommes partis avec des amis de l'association «Méditerranée et Régate», dont je suis membre, sur l'idée d'exploiter ce qui lie les deux villes voisines, cet espace méditerranéen. On voulait organiser cette régate pour juillet 2005, mais les conditions n'étaient pas réunies des deux côtés. Ce qui a fait que le projet a été remis au placard. Au Salon du tourisme d'Alger de 2007, où j'ai exposé, le département de Chérif Rahmani m'a contacté. Je ne vous cache pas que j'étais agréablement surpris par l'intérêt exprimé par le ministre pour le projet. Et c'est là que les choses ont commencé à bouger. Est-ce qu'il y a eu un engouement pour l'Algérie? Personnellement, j'étais impressionné par l'intérêt des opérateurs économiques et surtout les amateurs du sport nautique pour la destination Algérie. On n'a pas eu du mal à convaincre les skippers, de différentes nationalités, qui ont adhéré rapidement à l'idée. Il y a une chose que peut-être on ignore: la baie d'Alger est l'une des plus belles au monde. Ce n'est pas moi qui le dis. Le directeur de la course, qui m'a accompagné la semaine passée, a été impressionné par la beauté de la baie de notre capitale. Notre pays est une destination vierge qui a plusieurs facettes: le désert, la mer, la montagne. En tant que professionnel du tourisme, quel rapport avez-vous avec le sport? Pour être sincère, je ne pratique pas la voile mais c'est un sport qui me passionne beaucoup. La ville de Marseille est renommée pour cette pratique. A travers mon expérience, j'ai compris que le tourisme ne fonctionne pas tout seul. Le tourisme moderne se crée et se développe à travers des événements culturels, sportifs qui captent le public et c'est ce qui fait drainer des capitaux d'une part. D'autre part, comme j'ai fait mon parcours professionnel à l'hôtel El Aurassi, je voulais rendre service à mon pays. Pour moi, ce n'est qu'un devoir à rendre à sa patrie. En tant que professionnel, je préfère m'appliquer dans un secteur que je maîtrise par rapport à d'autres régions du monde. Je n'ai pas à cacher que j'ai des ambitions pour ma modeste entreprise et mon pays. Que signifie pour vous cette régate? En une phrase, c'est une passerelle entre les deux villes. C'est rapprocher deux peuples et les mener à échanger leurs expériences, leur culture et leurs traditions. Il est plus facile de faire Marseille-Alger que de faire Alger-Tamanrasset ou Paris- Marseille, mais les deux villes se tournent le dos. C'est déplorable de constater que les échanges se limitent uniquement au commerce alors que les deux villes ont une destinée commune. Pour cela, la régate n'est pas uniquement un événement sportif, mais plutôt un moyen de véhiculer notre culture et montrer aux étrangers que notre pays recèle des sites magnifiques. Votre objectif est de promouvoir la destination Algérie à l'étranger. A travers quoi véhiculez-vous cette image? Je le fais d'abord à travers mon agence de voyage installée à Marseille et qui existe depuis 10 ans. J'ai commencé à développer mes activités en participant à toutes les manifestations et Salons du tourisme internationaux ou régionaux. Comme je participe également depuis l'année 2000 à tous les Salons du tourisme d'Alger. Certes, je travaille à l'extérieur, mais je n'ai pas coupé le cordon ombilical avec mon pays. J'essaie de faire connaître l'Algérie par l'organisation de soirées thématiques auxquelles j'invite des professionnels, des diplomates autour d'une table de ftour durant le Ramadhan dans un décor convivial agrémenté par de la musique, l'art culinaire et la tenue traditionnelle. Quand je participe à un Salon, mes hôtesses sont habillées en karakou ou djebba Fergani. C'est un petit détail mais qui a une grande importance. C'est en mettant en valeur les facettes de la culture algérienne qu'on suscite chez les gens le désir de voyager et de découvrir ce pays. A mon avis, le tourisme c'est comme un film, il faut miser sur tous pour le réussir. Durant la compétition, nous avons préparé un programme varié. Une exposition et des conférences sur le patrimoine culturel de l'Algérie seront organisées au port de Marseille. La veille du départ de la régate, le 28 juin prochain, une grande soirée est prévue sur le bateau mythique El Djazaïr 2. Des officiels, des représentants de la communauté nationale à l'étranger, des intellectuels des deux pays sont conviés à cette qaâda algérienne où le folklore et l'art culinaire seront présents.