Un second tour pour la forme aura donc lieu demain après le renoncement du vainqueur du scrutin du 29 mars. M.Mugabe a maintenu, mardi, la tenue du scrutin, ignorant l'appel du Conseil de sécurité de l'ONU qui a jugé impossible l'organisation d'une élection crédible dans la situation actuelle. En effet, un second tour est devenu sans objet après le renoncement du chef de l'opposition, Morgan Tsvangirai, après les multiples harcèlements dont lui et ses partisans ont été le sujet. M.Tsvangirai, qui a expliqué avoir jeté l'éponge et demandé l'annulation du scrutin en raison de ´´l'orgie de violences´´ orchestrées par le régime contre ses partisans, avait déclaré, mardi, être prêt à négocier si les violences cessaient dans le pays. Le chef de l'opposition au Zimbabwe, qui est retourné se réfugier hier à l'ambassade des Pays-Bas à Harare - après l'avoir brièvement quitté, pour animer, dans sa demeure, une conférence - a appelé l'Afrique à ´´l'action maintenant´´. Lors de cette conférence, le leader de l'opposition au Zimbabwe a estimé qu'un ´´règlement politique négocié´´ était la meilleure solution à la crise dans son pays. ´´Un règlement politique négocié qui permette au pays de commencer sa cicatrisation et d'entamer le processus de reconstruction, l'arrivée d'aide humanitaire et la démocratisation seraient dans le plus grand intérêt du pays´´. Le chef de l'opposition ajoute: ´´Je demande à l'Union africaine (UA) et à la Communauté de développement d'Afrique australe (Sadc) de mener l'initiative (...) afin de lancer ce que j'appellerais un mécanisme de transition´´, a déclaré M.Tsvangirai.´´Une telle période de transition permettrait au pays de guérir´´, a-t-il ajouté lors de sa première apparition publique depuis qu'il s'est retiré, dimanche, de la course à la présidentielle, cédant devant les violences déchaînées par le régime contre les opposants. ´´Le temps est venu de l'action, maintenant´´, a-t-il lancé à l'adresse des chefs d'Etat africains. ´´La population du pays ne peut plus attendre´´. Arrivé en tête du premier tour de la présidentielle, M.Tsvangirai, 56 ans, a annoncé, dimanche, que, face à un déchaînement de violences orchestrées par le régime, il avait décidé de ne pas participer au second tour de l'élection présidentielle prévu demain. Le président Mugabe, qui affiche une intransigeance inébranlable malgré sa défaite historique aux élections générales du 29 mars, s'est, pour la première fois, dit prêt à la discussion avec l'opposition, «après le second tour», après sa «victoire» programmée. ´´Nous sommes ouverts, ouverts à la discussion, mais nous avons nos propres principes´´, a déclaré, mardi, sans donner plus de détails, le chef de l'Etat sortant, selon le quotidien d'Etat The Herald. Par ailleurs, dans la cadre de la crise zimbabwéenne, des dirigeants de l'Afrique australe ont ouvert hier une réunion extraordinaire sur la crise au Zimbabwe, où le président Robert Mugabe se dit prêt à négocier, mais seulement après le second tour de la présidentielle qu'il veut maintenir pour demain malgré le retrait de l'opposition et les mises en garde de l'ONU et de la communauté internationale. La commission de sécurité de la Communauté de développement de l'Afrique australe (Sadc), composée du Swaziland, de l'Angola et de la Tanzanie, s'est réunie au Palais royal de Lozitha, près de la capitale swazie, Mbabane. Elle doit examiner les moyens d'aider ´´le Zimbabwe à se sortir de la crise´´, aggravée, cette semaine, avec le retrait de la course à la présidence du chef de l'opposition Morgan Tsvangirai, et le maintien du scrutin de vendredi par le régime. Cette commission est l'organe décisif dans l'éventualité d'une intervention militaire de la Sadc, qui peut décider de l'envoi de troupes de maintien de la paix comme l'a souhaité Morgan Tsvangirai. Mais cette option a, d'ores et déjà, été rejetée par Pretoria, sur qui la communauté internationale porte ses derniers espoirs de solution négociée. ´´Nous ne pensons pas qu'une intervention militaire soit nécessaire au Zimbabwe´´, a déclaré le vice-ministre sud-africain des Affaires étrangères, Aziz Pahad. Mais, doutant de voir la situation changer, M.Tsvangirai, réfugié depuis dimanche soir à l'ambassade des Pays-Bas à Harare, a appelé à l'envoi d'une force militaire au Zimbabwe. ´´Nous ne voulons pas de conflit armé, mais les populations du Zimbabwe ont besoin que l'indignation exprimée par les leaders mondiaux soit accompagnée par la rectitude morale d'une force militaire´´, a écrit le chef de l'opposition au quotidien britannique The Gardian.