Le régime du Zimbabwe continuait, hier, ses préparatifs pour le scrutin présidentiel de vendredi sans tenir compte de l'appel de l'ONU à annuler l'élection ni du retrait du chef de l'opposition Morgan Tsvangirai, toujours réfugié à l'ambassade des Pays-Bas. Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné lundi à l'unanimité, après discussions, la campagne de violence contre l'opposition au Zimbabwe et “le comportement du gouvernement qui a dénié à ses opposants politiques le droit de faire librement campagne”. Ces violences et intimidations “ont rendu impossible la tenue d'une élection libre et équitable”, a ajouté le Conseil, alors que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon appelait les autorités à annuler le scrutin prévu cette semaine. C'est à cause de la répression que Morgan Tsvangirai, 56 ans, a renoncé dimanche à participer à l'élection face au chef de l'Etat Robert Mugabe, 84 ans, au pouvoir depuis 1980. Le chef du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) a mentionné une “orgie de violences” dans le pays et a estimé ne pas pouvoir “demander aux électeurs de risquer leur vie” pour lui. Dans ce climat de tension, il s'est ensuite réfugié à l'ambassade des Pays-Bas à Harare, qu'il espère pouvoir quitter “dans les deux prochains jours”. “J'évalue ma situation et dès que je serai sûr que ma sécurité est assurée, je partirai”, a-t-il déclaré, hier. Le leader de l'opposition, qui a été appréhendé à cinq reprises par la police durant sa campagne avant d'être libéré sans inculpation, n'a pas voulu révéler sa prochaine destination pour des raisons de sécurité. M. Tsvangirai a également exclu la tenue du scrutin tant que “les conditions actuelles” sur le terrain n'auraient pas changé. La veille, il avait demandé l'annulation de l'élection présidentielle et qu'un nouveau “scrutin spécial soit organisé dans une atmosphère libre et juste”. Le leader de l'opposition, qui a misé sur la communauté internationale pour faire plier le président Mugabe depuis le premier tour de la présidentielle, le 29 mars, s'est réjoui de la position adoptée par les Nations unies. Mais le régime reste sourd à ses appels et aux pressions internationales. DJAZIA SAFTA/AGENCES.