Au-delà de l'animation culturelle, le Festival n'est qu'un détonateur pour les amoureux des planches qui élargissent, désormais, leur vision et favorisent leur rapprochement. Le programme des représentations théâtrales, prévues dans le cadre de la 41e édition du Festival national de théâtre amateur de Mostaganem se poursuit. Pour le troisième jour, deux pièces de théâtre étaient au menu. La présentation Doumouaâ El Fadjr de l'association El Anouar Athakafia de Hammam Bouhadjar, d'après un texte et mise en scène de Maliani Mohamed Mourad en collaboration avec Charef Afroul Bouabdellah et la scénographie de Saïd Missoum. Doumouaâ El Fadjr est interprétée par Ben Smaïl Omar, Ben Moussa Youcef, Boudchich Abdassamed et Ben Chérif Ahmed. Le choix de ce texte, selon la troupe de l'association El Anouar Athakafia, est le résultat d'une aventure artistique visant à explorer un nouveau répertoire. Le texte de cette pièce est constitué de «bribes» énoncées sous forme de monologues, brouillant le schéma classique de réception chez le spectateur, ajoute son metteur en scène, Maliani Mohamed Mourad. C'est une pièce de théâtre de la halka. Le côté forme du spectacle est constitué par des interactes burlesques et dans la chute du spectacle, c'est le retour à la tragédie. Mais pour le fond, elle relate l'histoire de quatre étudiants des beaux-arts, dont le projet de fin d'études est de réaliser une sculpture (statuette) d'une certaine personnalité nommée «Chérif». Par manque de données sur cette personnalité mystique, chaque «beausariste» l'imagine à sa façon. C'est à partir de cette situation énigmatique que les comédiens le réincarnent sur scène, avec de diverses facettes. Beaucoup de chercheurs, de cadres ou d'intellectuels sont privés de tous droits fondamentaux, et sont contraints de rester à leur tâche en serrant les dents. Les universitaires, eux aussi sont totalement abandonnés par les gouvernements. Pour un temps, sont conservés là les germes d'une relance possible, mais dans un silence accablant, avec une énergie qui est un peu celle du désespoir. Les intellectuels, partisans d'une politique des droits, ne pourraient probablement pas accorder leur amabilité à cette ingratitude, et ce, par crainte pour les principes au nom desquels ils se sont si souvent et si durement battus. La deuxième représentation de la journée de mardi, un peu tard dans la soirée fut celle de la troupe Founoun Oua Ouroudh de la wilaya de Chlef avec El mouharidjoun (les clowns), d'après un texte de Tchekov, adapté par Mohamed Faffeh et mise en scène de Hebbah Boukhari. El mouharidjoun est interprétée par Fassi Saïda dans le rôle de Hafsa, l'une des révélations de cette édition, et Rabia Ouadjaout. La pièce est composée de quatre tableaux. Le premier relatant la situation de l'artiste en Algérie, le marasme de la culture, depuis longtemps, plongée dans une profonde léthargie, en raison de plusieurs facteurs se rapportant au manque de volonté politique. Il est temps que les pouvoirs publics réagissent afin de perpétuer le patrimoine culturel dans toutes ses dimensions... Le deuxième tableau, est le théâtre dans le théâtre, relatant la souffrance d'une femme et son défi pour la survie dans une société qui recule. Le troisième tableau constitue une référence au Tartuffe de Molière. Et le quatrième tableau est un hommage à tous les hommes du 4e art, symbolisé par la fameuse pièce de l'écrivain Tahar Ouattar intitulée Les Martyrs reviennent cette semaine. Au-delà de l'animation culturelle, le Festival n'est qu'un détonateur pour les amoureux des planches qui élargissent, désormais, leur vision et leur rapprochement afin que ce rendez-vous ne soit pas éphémère.