Notre pays est classé à la 131e place dans le monde de la création d'entreprises en 2007, le Maroc à la 51e et la Tunisie à la 68e. Après s'être positionnée au 119e rang en 2006, l'Algérie, hélas, s'est classée à la 131e position en 2007 dans la création d'entreprises, bien après nos voisins marocains (51e) ou tunisiens (68e) a déclaré Mahrez Aït Belkacem, ancien responsable au sein de la Cnac (Caisse nationale d'assurances chômage). Père du programme «35/50 ans» de la Cnac, le conférencier a su retenir l'attention des participants à cette table ronde organisée, hier à Alger, par la revue économique Economia sur le thème «Entreprendre en Algérie». En rappelant nombre de vérités sur la démarche de création d'entreprises en Algérie, Aït Belkacem a regretté qu'il «ne faille pas moins de 14 procédures à entreprendre et un temps minimum de 24 jours pour créer une Sarl en Algérie, alors que dix jours suffisent en Tunisie et 6 seulement au Maroc». C'est dire le retard considérable que nous accumulons pour faire de notre pays une pépinière d'entreprises afin d'absorber le chômage. Faute de statistiques précises et d'un manque flagrant de normalisation de l'information en Algérie, c'est-à-dire accès facile aux données, accompagnement par des conseillers, appui bancaire... Il faut reconnaître que la tâche n'est pas facile aux communicateurs de cerner concrètement la question et transmettre aux participants les questions sur lesquelles butent les futurs entrepreneurs. Il serait appréciable que l'Etat, agent «facilitateur» améliore le climat d'affaires, en «finançant, accompagnant et informant» les candidats à la création d'entreprises, notamment parmi les jeunes, a souhaité Aït Belkacem. Abordant le point particulier de l'appui bancaire tant décrié par les investisseurs, l'orateur a traduit la lenteur des procédures dans le système financier, par le risque que représente pour les banques le volet des jeunes investisseurs dont certains oublient qu'il faut rembourser les prêts contractés auprès de la Cnac ou de la banque. Un risque similaire est recensé pour le secteur de l'agriculture, a souligné Aït Belkacem. Avant de conclure, il notera que 17.000 entreprises ont été créées entre 1996 et 1998 lors de la période des compressions de personnel. Aujourd'hui, on est loin du compte avec environ 290.000 à 320.000 entreprises, soit 15 à 20.000 créations par an. Il relèvera que la création d'un million d'entreprises est nécessaire, nombre qu'il faut multiplier par quatre dans la visibilité de la perspective de l'après-pétrole.