Pour l'heure, le marché se limite à des achats effectués par des étrangers munis d'une carte bancaire internationale. Inauguré cette année par le ministre de la Poste et des TIC, Hamid Bessalah, et le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, la sixième édition du Salon des technologies de l'information Med-IT2009, qui s'est tenu du 18 au 20 mai, a été placée sous le thème “Développer l'e-commerce en Algérie”, thème central autour duquel des conférences, des débats et des discussions ont été tenues durant les trois jours qu'a duré la manifestation. D'ailleurs, dès le discours d'ouverture, le ministre du secteur, M. Hamid Bessalah, a annoncé que dans cette optique la loi 2000-03, fixant les règles relatives à la poste et aux télécommunications, sera modifiée. Sans pour autant préciser les aspects sur lesquels porteront ces modifications, il a affirmé que cette révision est “une priorité cette année pour le secteur”, en ajoutant qu'avant “l'automne prochain, le texte modifié sera proposé au gouvernement”. La révision du cadre juridique répond aux exigences dictées par le besoin de développer une économie numérique en Algérie et d'édifier une société de l'information dans lesquelles le e-commerce, notamment, ne sera pas simplement une vague notion. Le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, a également abondé dans ce sens en soulignant l'intérêt que revêt le cadre juridique et organisationnel qui doit être mis en place pour encadrer le service e-commerce que l'Algérie entend développer. Soutenant que “les nouvelles mesures de sécurité impliquent l'ensemble des départements ministériels”, il a plaidé pour la création de “brigades multisectorielles pour mettre en place des dispositifs visant à garantir la sécurité des transactions et le paiement en ligne”. Cependant, le constat établi par les spécialistes est sans appel. Le développement du commerce en ligne en Algérie est freiné par le retard du pays dans l'utilisation d'internet et les systèmes de paiement. Et si la réforme en cours du système bancaire devrait apporter des solutions à la sécurisation des systèmes de paiement, il restera fatalement la problématique du retard dans l'utilisation d'internet induite par le manque d'infrastructures capables d'assurer le haut débit et la couverture maximale du territoire. Actuellement, l'on a recensé très peu de véritables sites de e-commerce en Algérie, capables d'effectuer des transactions de paiement en ligne. Le marché du e-commerce se limite donc en Algérie à des achats effectués par des étrangers munis d'une carte bancaire internationale. Quand on a un petit nombre d'internautes et que le e-commerce ne représente encore rien, il est difficile de parler de e-commerce. En effet, développer le commerce en ligne en Algérie avec un taux de pénétration Internet autour de 12 % et un nombre d'internautes d'à peine 3,5 millions s'avère difficile. En 2009, il y a à peine 200 000 abonnés à l'ADSL alors que nos voisins tunisiens sont 2 millions. La toile DZ ne compte que 7 000 sites contre plus de 16 000 en Tunisie. Des centaines de nos institutions étatiques ne disposent pas d'une connexion à l'internet à haut débit. Même si l'on parle de l'opération Ousratic 2, qui maintient les mêmes objectifs de 6 millions de PC à l'horizon 2015, l'échec d'Ousratic 1 pour mauvaise gouvernance de l'opération reste toujours dans les mémoires. Dans ce domaine, le tableau est peu reluisant. Dans un rapport sur les TIC, l'Algérie a été classée par le Forum économique mondial à la 108e place sur 138 pays répertoriés, soit un recul de 20 places comparé au rapport de l'année passée. Le marché du e-Commerce devra engranger quelque 13 000 milliards de dollars dans le monde d'ici 2012. En Algérie, il tarde à trouver ses marques.