Les maisons sont dévalisées en plein jour et en toute impunité. Les femmes et les personnes âgées sont rackettées au su et au vu de tout le monde. Le phénomène du banditisme suburbain prend des proportions alarmantes si l'on se réfère au nombre sans cesse croissant des agressions survenues notamment dans la bourgade de Sidi Bachir. Ce bourg situé dans la localité de Bir El Djir fait parler de lui en matière de banditisme mais aussi d'insécurité. Convulsée et surpeuplée, cette bourgade disproportionnée est devenue le refuge des petits caïds qui s'adonnent à leurs activités criminelles. Le cambriolage des maisons est une spécialité qui est en passe de damer le pion aux plus irréductibles des voleurs. À titre illustratif, quatre habitations ont été dévalisées en plein jour. “Les voleurs se sont introduits dans ma maison alors que j'étais absent pour un court laps de temps . Il faut dire que les cambrioleurs étaient bien renseignés”, lance un infortuné habitant. Pas moins d'une vingtaine de cambriolages sont mensuellement recensés par les services de sécurité. Un habitant témoigne : “Jeudi dernier, je m'étais rendu avec ma famille chez mes parents. À notre retour dans l'après-midi, nous avons trouvé la maison sens dessus dessous. Les voleurs ont mis la main sur les objets de valeur avant de disparaître.” En dépit des issues barreaudées, les détrousseurs ont eu tout le loisir de faire main basse sur divers objets, y compris les ustensiles de cuisine. La maîtresse de maison intervient : “Les voleurs ont tout raflé, même les légumes et un bidon d'huile à moitié rempli.” Mais est-il normal que les voleurs agissent en toute impunité et en plein jour ? Selon des citoyens qui ont tenu à vider leur sac en notre présence: “Cela fait plus de quatre ans que j'attends les résultats de l'enquête menée par la brigade de gendarmerie de Sidi El Bachir, en vain”, affirme un autre habitant, lui aussi visité par des cambrioleurs. Selon un enseignant, deux fois victime des cambrioleurs, il n'a aucun doute sur l'origine des voleurs qui semblent bien connaître les lieux. Ces derniers, affirme notre interlocuteur, partent comme ils sont venus, sans laisser de traces. Son voisin abonde dans le même sens : “Tout récemment, nous avons réussi à mettre la main sur un groupe de voleurs qui s'apprêtaient à cambrioler une maison. Ils étaient cachés dans une habitation en construction. Nous avons découvert sur eux la panoplie du parfait voleur : pieds de biche, scies à métaux, marteaux et même une bombe lacrymogène.” D'autres bandes de voleurs poussent le toupet jusqu'à rançonner les pauvres usagers à leur descente de bus. “Les hommes âgés et les femmes sont les cibles préférées de ces lâches qui n'hésitent pas à tabasser leurs victimes”, témoigne un sexagénaire racketté à sa descente du minibus 41. L'endroit convoité par les agresseurs est situé au lieudit Plaqua Khadra (la plaque verte), à quelques mètres seulement de la brigade de gendarmerie. Deux à trois personnes sont quotidiennement agressées et détroussées, le plus souvent sous le regard ahuri des autres voyageurs.