La Révolution a réfléchi à l'utilisation d'un moyen qui lui permettrait d'entreprendre un travail d'information en créant des troupes artistiques. Une cérémonie de remise de prix et de médailles pour la troupe du Front de libération nationale, a été organisée, jeudi, au Théâtre national algérien Mahiedine Bachtarzi et ce, à l'occasion des festivités marquant le double anniversaire de l'Indépendance et de la Jeunesse. Lors du déclenchement de la Révolution algérienne, l'intérêt des autorités coloniales pour la propagande s'est davantage accru, considérant qu'elle constituait une arme efficace dans l'orientation de l'opinion publique nationale et internationale. Surtout depuis qu'elles ont compris que c'est l'un des outils essentiels pour démolir le psychique des Algériens et affaiblir leur confiance en l'ALN en semant le doute concernant ses victoires. Pour toutes ces considérations, la Révolution a réfléchi à l'utilisation d'un moyen qui lui permettrait d'entreprendre un travail d'information en créant des troupes artistiques et de propagande pour rendre la monnaie à l'occupant et à même d'informer l'opinion publique nationale et internationale sur les développements de la Révolution à l'intérieur et à l'extérieur et de leur présenter la question nationale sous tous ses aspects. Ils étaient une poignée d'artistes patriotes que la même vague a emporté d'un mouvement irrésistible là où l'honneur solidaire leur imposait un sacrifice commun. Que Dieu accueille ceux qui sont morts en Son Vaste Paradis tels que Farid Ali, Ali Maâchi, Kateb Yacine et les autres et qu'Il accorde santé et longue vie aux rares survivants. Au cours de la cérémonie de jeudi, coïncidant avec le cinquantenaire (1958-2008) de sa création, en présence du chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia, la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, de personnalités nationales et de cadres du secteur de la culture, les militants artistes, en l'occurrence Halit Ahmed, Sid-Ali Kouiret, Bestandji, Darri Brahim, Soual Mohamed, Belhadj El Hassani, Khelifa Tahar, Djaffer Damarchi, Razkaoui Halima, Ben Brakim Zohra, Kouaci Safia, Chourouk Abdelkader, Tahar Ben Ahmed, Sayah Saïd, Farès Hacène, Mustapha Toumi, Abdelaoui Madjid, Abdelaziz, Boudia, Boulifa El Hadi et Mustapha Sahnoun ont été honorés. Le chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia a rendu hommage à ces figures emblématiques qui «allaient constituer l'un des premiers noyaux d'artistes algériens afin d'accompagner, de façon soutenue, le mouvement d'affranchissement qui s'est saisi du peuple algérien, puisque durant la Révolution algérienne, ces artistes patriotes faisaient des tournées à travers plusieurs pays du monde, dans le but de faire connaître le combat que menaient les Algériens contre la domination coloniale», a-t-il expliqué. Et d'ajouter qu' «à cette époque sans rayonnement important en raison, notamment de la censure et l'arbitraire qu'exerçait la tutelle coloniale qui craignait surtout que les spectacles ne dérivent vers des sujets d'ordre subversif. Par conséquent, les éternelles questions domestiques constituaient les thèmes principaux, mais qui étaient, cependant, loin de refléter la réalité socioculturelle des Algériens». Cet hommage rendu à la mémoire des artistes patriotes, constitue un éclairage des organisateurs sur les circonstances historiques de son déroulement. La création des lieux de réflexion et de débat, la stimulation par de nouvelles expériences individuelles et collectives contribuent à définir ce que nous sommes et génèrent l'autodéveloppement du contenu et de la pratique de ces arts. Le chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia n'a pas laissé passer cette opportunité pour rendre aussi hommage aux artistes d'après-l'Indépendance pour leur sacrifice durant la tragédie nationale en l'occurrence, cheb Hasni, cheb Aziz, Alloula, Matoub Lounès...et les autres pour que l'Algérie reste et restera toujours debout. Evoquer ces hommes, c'est restaurer un pan important de la mémoire collective.