La présence de terroristes étrangers dans les rangs du Gspc n'est pas un secret. La mise hors d'état de nuire d'un terroriste libyen, la semaine dernière, à Batna et la capture d'un autre de la même nationalité, avant-hier, à Khenchela, au lieudit Boudakhane, renseigne à plus d'un titre sur la situation de recrutement dans le pays. Selon des sources très au fait du traitement sécuritaire, les terroristes, venant d'ailleurs, déclarent avoir rejoint les maquis algériens pour servir ce qu'on appelle Al Qaîda au Maghreb islamique. Dans l'une de ses déclarations, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, a affirmé que le nombre de terroristes étrangers terrés dans les maquis algériens ne dépasserait pas la quarantaine. Le ministre se fie, bien sûr, aux renseignements faisant état du nombre de terroristes recherchés dans leurs pays et qui se sont infiltrés en Algérie et dont les noms ont été communiqués à l'Etat. Cependant, les pays riverains tardent à identifier leurs terroristes. C'est ce qui fait que les statistiques ne sont pas toujours fiables. Aussi, selon d'autres sources, le nombre de terroristes étrangers est beaucoup plus important. En majorité, ce sont des Marocains. Mais d'autres nationalités existent aussi, libyenne, mauritanienne et malienne. On croit savoir qu'ils ont tous transité par El Oued via le Sahel pour fuir dans les maquis du centre, centre-est et est. Mokhtar Benmokhtar, impliqué alors dans l'immigration clandestine, avait, entre 2005 et 2006, recruté, à en croire certaines sources, près d'une centaine d'étrangers dont ceux abattus durant cette même période dans une offensive militaire à Biskra. Dans des opérations de ratissage, les services de sécurité agissant à l'ouest du pays, notamment à Asfour, avaient capturé et définitivement neutralisé des terroristes venus essentiellement du Maroc. D'ailleurs, dans ce pays, pas moins de 35 individus ont été arrêtés. Ceux-là agissaient pour l'organisation appelée Al Qaîda au Maghreb islamique et avaient, pour principale mission, le recrutement de jeunes pour l'Irak et l'Algérie. En 2007, une enquête avait permis la mise hors d'état de nuire d'une cellule à Rabat grâce à des informations communiquées par les services de sécurité algériens à leurs homologues marocains. L'interrogatoire du terroriste libyen à Khenchela permettra certainement aux forces de sécurité d'avoir des renseignements plus précis sur le nombre de hors-la-loi étrangers en Algérie, notamment en ce qui concerne ceux portant la nationalité libyenne.