Le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN considère que c'est de là que proviennent les maux du pays. «Les frontières sont à l'origine de tous les maux que connaît la société.» Ce constat a été établi par le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, lors de son intervention à la rencontre tenue hier, à l'hôtel Riad. Consacrée à la question de la sécurité des frontières et la lutte contre les fléaux, cette rencontre a regroupé plus de 60 présidents d'Assemblées communales et pas moins de 33 présidents d'Assemblées de wilaya. En plus des élus, plusieurs ministres du parti majoritaire ont assisté à la rencontre. A travers cette action, l'ex-parti unique veut impliquer ses élus dans le contrôle des frontières terrestres. Ces zones sont un véritable danger qui menace la cohésion de la société algérienne. Les stupéfiants, la contrefaçon, le blanchiment d'argent, l'immigration clandestine, sont autant de phénomènes qui s'insinuent insidieusement à travers les frontières et qui menacent la stabilité de la société. Sans avancer de chiffre, l'ex- patron de l'Exécutif révèle que ce qui rentre comme marchandise par les frontières est effarant. «Si nos frontières avec les sept pays voisins étaient bien sécurisées il n'y aurait pas eu l'infiltration des phénomènes étranges, tels que la drogue», a estimé l'ex-chef de gouvernement. Malgré le travail d'arrache-pied fourni par les instances douanières et militaires, il n'en demeure pas moins que le contrôle des 8000 km impose la contribution de toute la société civile. En tenue décontractée, Belkhadem, qui s'est libéré de sa deuxième casquette, a pris tout son temps pour vider son sac. Faisant une synthèse globale de la situation du pays, Belkhadem a fait savoir que la tragédie nationale a laissé des séquelles très profondes sur le plan psychologique des citoyens. Ce qui explique, en quelque sorte, l'état désespéré des jeunes. Préoccupé et même alarmé par le danger qui guette cette frange, Belkhadem affirme qu'il est temps de se mobiliser pour faire face à cette situation. Conscient que la jeunesse constitue l'unique cible, le patron du FLN dit qu'une mobilisation générale s'impose en urgence. Il faut ouvrir un large débat avec la jeunesse et impliquer toutes les forces de l'Etat pour rendre l'espoir aux jeunes. Du haut de la tribune, Belkhadem n'a pas omis de s'adresser à ses élus locaux, les appelant justement à s'inscrire dans ce combat. Par ailleurs, le secrétaire général est revenu, encore une fois, sur le processus de Réconciliation nationale. «Nous avons soutenu ce projet et nous le soutenons toujours», a-t-il réitéré avec un ton assuré. Observant une pause sur l'événement de l'Indépendance, le patron du parti révolutionnaire n'a pas dissimulé ses regrets quant au peu d'importance accordé à cet événement. Sur ce point, il affirme avoir constaté qu'il y a un désintérêt exprimé par les jeunes pour la célébration de ce genre d'événement.