Les autorités israéliennes ont approuvé hier la construction de nouveaux logements dans les quartiers arabes de Jérusalem-Est occupée. La mairie de Jérusalem a approuvé la construction de quatre immeubles d'habitation réservés à des juifs dans la partie orientale occupée de la ville, a indiqué hier son porte-parole, suscitant les protestations palestiniennes. «Le département de la planification et de la construction de la municipalité de Jérusalem a approuvé lundi la construction de quatre immeubles résidentiels près de la yeshiva (école talmudique) de Beit Orot», à Jérusalem-Est, a affirmé Steven Miller. «Ces bâtiments comprendront 24 logements. Ce n'est pas nouveau», a-t-il précisé à propos de ce projet lancé par la famille d'Irving Moskowitz, un homme d'affaires juif américain qui se voue à la judaïsation de Jérusalem-Est. «Ce projet de construction est un défi à la communauté internationale et aux efforts arabes et internationaux qui visent à sauver le processus de paix», a réagi Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. «Nous condamnons dans les termes les plus vifs cette décision (...). Le cabinet Netanyahu prend les négociations de paix en otage, car il modifie totalement la réalité sur le terrain en poursuivant les activités de colonisation», a de son côté affirmé Saëb Erakat, principal négociateur palestinien, interrogé par téléphone depuis Doha (Qatar). Quelque 200.000 Israéliens sont installés dans une douzaine de quartiers juifs érigés à Jérusalem-Est depuis l'occupation en 1967 et l'annexion de ce secteur, non reconnue par les Nations unies et la communauté internationale, où vivent aussi 270.000 Palestiniens. Cette annexion n'a pas été reconnue par la communauté internationale. Les Palestiniens veulent faire de cette partie de la ville la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. La communauté internationale, à commencer par les Etats-Unis, dénonce régulièrement les appels d'offres lancés par Israël pour la construction de logements juifs à Jérusalem-Est, mais ne fait rien pour y mettre un terme. Toutefois, sous la pression de Washington, le cabinet de droite de Benjamin Netanyahu a approuvé un moratoire de dix mois de la construction dans les colonies de Cisjordanie, où sont installés environ 300.000 Israéliens. Cette mesure est censée encourager le président palestinien Mahmoud Abbas à reprendre des négociations de paix suspendues depuis l'offensive militaire d'Israël contre Ghaza, il y a un an. Le moratoire ne concerne cependant ni Jérusalem-Est, ni 3000 logements déjà en chantier en Cisjordanie, ni la construction d'édifices publics (synagogues, écoles, hôpitaux, bains rituels). Autant dire qu'Israël se donne le beau rôle sans rien changer dans le fond, poursuivant à marche forcée la transformation de la configuration de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie dans la perspective de négociations avec la Palestiniens. Ces derniers exigent, pour leur part, l'arrêt total des construction, y compris à Jérusalem-Est pour une éventuelle reprise des pourparler avec l'Etat hébreu.