Pour illustrer ce constat peu reluisant, on n'a qu'à citer les différents débrayages qui ont paralysé l'ensemble des universités algériennes durant l'année en cours. Dure sera l'épreuve pour le ministère de l'Enseignement et de la Recherche scientifique de trouver une place pédagogique pour chacun des 342.000 nouveaux bacheliers. Plus dur encore sera leur encadrement dans une université qui affiche un manque flagrant en enseignants et désertée par les professeurs de rang magistral. La période des inscriptions est fixée ce jeudi, par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique du 10 juillet au 8 août 2008. Accueillir un pareil nombre de nouveaux bacheliers n'est pas une sinécure. Car l'accueil ne se limite pas seulement aux inscriptions pédagogiques durant lesquelles l'étudiant saura quelle spécialité lui est accordée parmi ses choix. L'accueil, c'est également d'assurer à ce même étudiant, entre autres, une restauration équilibrée, une chambre propre au niveau de la cité universitaire, des amphithéâtres et des classes qui répondent au nombre des nouveaux bacheliers etc. Pour ce faire, des moyens colossaux doivent être mis à la disposition de cette élite intellectuelle. D'ailleurs, c'est la grande question qui taraude l'esprit de l'ensemble des observateurs et des candidats ayant obtenu leur examen du Bac. L'université algérienne dispose-t-elle réellement de toutes les structures pouvant assurer une rentrée «correcte?» Dispose-t-elle des moyens pour satisfaire ce flux estudiantin? Autant de questions qui donnent le tournis à la tutelle même si dans les différents discours prononcés par le ministre, les innombrables problèmes, voire misères, que vivent les étudiants, ne sont mentionnés que peu ou prou. S'agit-il d'autoglorification que de dire que tout va bien au sein de nos universités? Sans conteste, la réponse est affirmative comme ne cessaient de répéter des milliers d'étudiants lors de leurs précédents mouvements de protestation. Après une indescriptible joie, l'étudiant se rend compte de la vérité, celle où se trouvent nos cités universitaires qui, dans certains cas sont dépourvues des moindres commodités, de l'état des classes et des amphithéâtres qui sont pleins à craquer tous les jours que Dieu fait... et celui des oeuvres universitaires pointées du doigt à maintes reprises par la masse estudiantine. Avant cela, il sera confronté à une autre réalité: celle qui détermine son avenir consistant à choisir la spécialité de son cursus universitaire. Plusieurs centaines de nouveaux bacheliers ont vu leur premier choix rejeté en dépit d'une moyenne qui répond amplement aux normes exigées. Même les plus forts, ceux qui ont décroché leur Bac avec mention «Bien» peuvent être surpris dans leur orientation. Les années précédentes nous ont servi de leçons. L'introduction du système LMD en est une autre «entrave» à laquelle feront face les heureux bacheliers. Ces facteurs déterminants, pour ne citer que ceux-ci, nous mènent à interroger: Où va notre université, sachant qu'actuellement, elle est sur une poudrière? Pour illustrer ce constat peu reluisant, on n' a qu'à citer les débrayages, ô combien nombreux, qui ont paralysé l'ensemble des universités algériennes durant l'année en cours. Il ne s'est pas passé un jour, sans que des organisations estudiantines ne montent au créneau pour dénoncer «le laxisme», le laisser-aller...et l'irresponsabilité de la tutelle. S'agissant des résultats du Bac, il y a lieu de souligner qu'une légère amélioration a été enregistrée par rapport à l'année dernière. A ce propos, M.Benbouzid, ministre de l'Education nationale a souligné que l'Algérie vient en tête des pays voisins, citant à titre d'exemple, la qualité des résultats atteints cette année sans recours au rachat ni à une deuxième session. Le plus important, est que cette année, a enregistré la meilleure moyenne (18,34/20). Note jamais obtenue depuis l'Indépendance.