Le transfert des familles tirées au sort mercredi dernier aura lieu aujourd'hui et demain. Comme à l'accoutumée, chaque été de chaque année, l'attribution des logements à Oran suscite la colère des bénéficiaires et se transforme en sujet de contestation et de controverse. Le recasement des familles du quartier les «Planteurs», à Oran ne cesse de faire l'actualité. Ce quartier situé sur les hauteurs de Sidi El Houari a vécu, jeudi, une journée mouvementée. Plusieurs familles sont sorties dans les rues pour manifester leur colère contre l'attribution de près de 1000 logements. Une attribution qualifiée de «méprisante» selon les mécontents qui n'ont pas hésité à jeter des pierres sur les forces de l'ordre, dépêchées sur les lieux pour disperser la foule en colère. Le climat de tension est monté d'un cran lorsque les résultats du tirage au sort du recasement de 1000 familles ont été rendus publics. Les familles du quartier les «Planteurs» qui ont décrié ce qu'elles qualifient de «magouille» estiment que la troisième opération de relogement est truffée d'«irrégularités». Les responsables locaux, pour leur part, soutiennent que le tirage au sort s'est fait dans les normes. Un quota de 920 logements est réceptionné. 620 familles en sont bénéficiaires. Le reste, c'est-à-dire, les 300 autres, se seraient sentis «spoliés» par la décision de report de leur recasement. Pour les pouvoirs publics locaux, les 300 logements qui ont été à l'origine de la discorde, ont été affectés exceptionnellement et en urgence aux familles sinistrées lors des différents effondrements, cette année. Aussitôt, les escarmouches ont commencé, le wali s'est déplacé sur les lieux et a rencontré les mécontents pour leur expliquer les raisons du report. Les mêmes pouvoirs locaux ont promis que le recasement des familles qui sont montées au créneau aura lieu avant la fin de l'année en cours. Le transfert des familles tirées au sort, mercredi dernier, aura lieu aujourd'hui et demain. La démolition des anciennes habitations des bénéficiaires s'effectuera aussitôt après leur transfert. Les familles en question seront désormais établies à Hay El Yasmine et Hay En Nour, rattachés administrativement à la commune de Bir El Djir. Au total, se sont 9000 familles qui sont concernées par le programme qui est soutenu et financé par un fonds spécial des Nations unies et ce, dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire et de la lutte contre la pauvreté. Cinq quartiers sont ciblés par cette action, à savoir Djazzia (Oum El Bouaghi), Sidi Fruch (Souk Ahras), Barraki (Alger), Remka (Relizane et enfin le quartier les «Planteurs» à Oran. A la dernière opération, les bilans font état du transfert de 3000 familles. Le reste du programme, c'est-à-dire 3000 logements et 1300 sont en cours de réalisation et seront attribués exclusivement aux familles du quartier les «Planteurs» et de «Ras El Aïn». Prés de 900 autres unités sont prévues à l'effet de l'éradication du vieux bâti. L'opération en question concerne les quartiers de «Derb», «El Hamri» et «Saint Antoine». Le logement pose un sérieux problème à Oran. L'APC d'Oran enregistre quelque 75.000 demandes qui dépassent l'offre. Cette lancinante question s'aggrave à la faveur des éffondrements. Un lot important menace de s'écrouler à tout moment. L'Opgi a recensé prés de 5000 logements menaçant ruine tandis que l'on a enregistré quelque 400 éffondrements durant ces dix dernières années.