Le renforcement du dispositif sécuritaire dans la wilaya de Tizi Ouzou se poursuit. Deux nouvelles Sûretés urbaines seront inaugurées officiellement dans la wilaya de Tizi Ouzou. La première est celle de la daïra de Ouageunoun et la deuxième est sise dans le chef-lieu de Fréha. Avec ces nouvelles structures, ce sont deux régions ayant fait les frais d'une grande insécurité, particulièrement depuis 2001, qui pourraient enfin apercevoir le bout du tunnel. La région de Ouaguenoun couvre plusieurs communes dont Aït Aïssa Mimoun, Boudjima et Timizar. Une zone restée pendant sept longues années sans aucun corps de sécurité. Avant les évènements de Kabylie, une brigade de gendarmerie existait au chef-lieu communal de Boudjima. Elle avait contribué au maintien d'un certain ordre et à lutter contre la délinquance dans les deux daïras de Ouaguenoun et de Makouda. Depuis la délocalisation de cette brigade, le banditisme a pris des proportions alarmantes. Alors qu'aucun crime crapuleux n'avait été relevé auparavant, la région a enregistré depuis 2002 plus d'un assassinat, souvent lié à des rixes entre consommateurs de drogue ou de boissons alcoolisées. Le vol de véhicules, particulièrement sur le tronçon routier Tiplakine-Tamda (onze kilomètres à l'est de Tizi Ouozu), est devenu légion. Dans le village Ait Hamidouche, un bus de transport de voyageurs a été subtilisé en plein jour devant la maison du conducteur. Les receleurs ont pu traverser tous les villages de la commune au vu et au su de tous et rien n'a pu être fait, vu l'absence d'un corps de sécurité. Au chef-lieu de la commune de Boudjima, en plein jour, deux jeunes ont attaqué une bijouterie. Heureusement que les citoyens étaient vigilants et ont pu faire échouer cette action de banditisme. Ce sont les habitants qui ont poursuivi les deux malfaiteurs et les ont arrêtés et remis aux services de sécurité. La route reliant Boudjima à Tigzirt était connue également pour les vols de véhicules. Ce n'est que récemment que les services de sécurité, après de longues investigations, appuyées par des informations livrées par les citoyens, que le réseau de vol de véhicules a pu être démantelé dans la localité. Si cette région a été relativement épargnée par le terrorisme, ce n'est pas le cas du banditisme. Il s'agit de l'une des régions les plus touchées par ce phénomène. En moyenne, un assassinat était enregistré tous les quatre mois. L'absence d'un corps de sécurité a provoqué également des tas de désagréments à la population. En cas d'agression ou d'accident de voiture, la victime doit parcourir plus de quarante kilomètres pour s'adresser à la brigade de Sidi Naamane (daïra de Draa Ben Khedda). L'ouverture d'un commissariat à Ouaguenoun permettra à la population et à la localité de respirer après avoir enduré des contraintes de premier ordre pendant une longue période. La daïra de Fréha est moins concernée par le banditisme que Ouaguenoun. Toutefois, cette localité a connu également des moments difficiles, particulièrement des vols de véhicules. L'ouverture d'une Sûreté urbaine sera sans doute accueillie avec bonheur par la population lasse de vivre dans un climat qui frise la terreur. Il était temps que l'Etat recouvre son autorité. Notons que dans le cadre de ces inaugurations, il sera procédé à l'ouverture d'un nouveau célibatorium.