Le déficit commercial de l'Algérie envers l'Iran va s'inverser. Le marché iranien est un marché prometteur à plus d'un titre et le sens de «la locomotive» du déficit commercial, actuellement au bénéfice de l'Iran, va s'inverser. C'est en ces termes que le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), Brahim Bendjaber, a exprimé son appréciation sur la 2e rencontre d'affaires algéro-iranienne, qui s'est déroulée hier au siège de la Caci. Pour illustrer ces propos, il précisera que «grâce aux exportations de phosphate ce déficit sera effacé en 2008». S'adressant à la presse en marge de cette rencontre, qu'il a coprésidée avec le ministre iranien de l'Habitat et de l'Urbanisme, Mohamed Saïdi Kia, il confirmera la signature de deux accords économiques. Il s'agit de la construction d'une cimenterie dont l'investissement s'élève à 220 millions d'euros (330 millions de dollars US). Ce projet sera détenu à hauteur de 49% par l'Algérie et 51% par l'Iran. Une autre cimenterie construite en partenariat avec un investisseur privé algérien est déjà opérationnelle à Biskra, est-il précisé. Le second accord est relatif à la construction d'une usine de fabrication de wagons ferroviaires en partenariat par des entreprises des deux pays. Le produit de ce projet sera consacré en partie aux exportations vers des pays africains et du Moyen-Orient, notamment l'Arabie Saoudite. Présentant les nombreux marchés algériens demandeurs qui pourraient intéresser des offres iraniennes, Bendjaber a cité le secteur de l'habitat qui «connaîtra un déficit de 2 millions de logements même, a-t-il dit, après l'achèvement du méga-projet actuel de construction d'un million de logements.» Il relèvera, au sujet du secteur des travaux publics, que la «production de ronds à béton atteint 12 millions de tonnes en Algérie alors que les besoins réels sont évalués à 18 millions de tonnes.» Ce sont là autant de projets susceptibles d'intéresser les hommes d'affaires iraniens qui devront passer du stade «d'exportateurs à celui d'investisseurs industriels» a souligné Bendjaber. Il citera, à cet effet, la construction par l'Iran d'une usine de montage de véhicules en Algérie à l'horizon proche de 2010. Ce projet prévoit un taux intéressant d'intégration. Communicatif, il évoquera également un projet de sidérurgie avec la transformation de minerai de fer pour constituer une plus-value ajoutée qui restera sur place. Les échanges économiques bilatéraux ont progressé de 7 millions de dollars en 2005 à 9 millions en 2006 pour culminer à 25 millions en 2007. En 2008, ils doubleront pour atteindre 50 millions de dollars a ajouté le président de la Caci. Pour rappel, les travaux de la 3e session de la Commission mixte algéro-iranienne de coopération économique, scientifique et culturelle, se sont tenus dimanche à Alger à Djenane El Mithak. Les opérateurs algériens ont été exhortés à promouvoir leurs exportations en direction d'un marché iranien fort de plus de 70 millions d'habitants. Les échanges algéro-iraniens «restent en deçà des relations excellentes qui existent entre les deux pays» regrette-t-on.