L'Algérie est désormais une destination marquante pour plusieurs pays, sociétés et caisses d'investissement. Les performances de son économie lui procurent des appréciations favorables à l'international. Si certains pays et investisseurs hésitent encore à franchir le pas, d'autres ne se privent pas des opportunités offertes par un pays dont l'agrégat démontre une santé financière plus que satisfaisante. C'est le cas de la Tunisie, des Emirats arabe unis et de l'Iran dernièrement. Ce dernier a exprimé sa volonté d'intensifier les rencontres entre les opérateurs et les experts des deux pays afin de renforcer les relations bilatérales dans tout les domaines. Le président iranien, M. Mahmoud Ahmadinejad, qui a entamé sa visite officielle de deux jours en Algérie, sous l'invitation de son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika, a déclaré que son pays est prêt à "annihiler tous les obstacles" entravant le développement et la promotion des relations de coopération économique et commerciale avec l'Algérie. Il a fait part également, par la même occasion, de la disponibilité de son pays "à faire bénéficier l'Algérie de son expérience économique", en particulier dans les domaines de l'énergie, la pétrochimie, l'industrie automobile, l'agronomie et la métallurgie pour l'aider dans le développement de son économie. A ce sujet, et en évoquant la situation économique actuelle qui prévaut sur la scène internationale marquée par la domination des grandes forces économiques sur les ressources énergétiques ainsi que la répartition inéquitable des richesses, le président iranien a estimé que cette situation a des retombées négatives sur les intérêts économiques des pays en voie de développement. Pour faire face à cette situation, le président iranien a souligné la nécessité d'une coopération efficace en vue d'une complémentarité économique entre ces pays notamment les pays musulmans. Il a estimé, dans ce sens, que les opérateurs économiques constituent le premier jalon de l'édification de ce bloc. Des domaines de coopération économique qui représentent, selon Ahmadinejad, la "locomotive du partenariat et de la complémentarité", à savoir l'énergie et la pétrochimie, notamment la production de gaz naturel dont l'Iran renferme 48% des réserves des pays musulmans, soit 56 mds m3. D'autre part, le président iranien a appelé les hommes d'affaires des deux pays à définir les domaines de coopération à même de contribuer à la réalisation d'un partenariat économique authentique, à la faveur de la formation de commissions sectorielles et de l'élargissement de la coopération entre les chambres de commerce et d'industrie des deux pays. Pour sa part, le ministre algérien de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Hamid Temmar, a indiqué, lors de la rencontre qui a réuni les ministres des deux pays, que cette réunion "allait justement permettre aux industriels iraniens de prendre connaissance de l'évolution du climat d'affaires et des possibilités d'investissement en Algérie dans une économie désormais largement ouverte à la libre entreprise". Cette rencontre, a-t-on expliqué, permettra d'examiner les possibilités de donner un coup d'accélérateur à la coopération économique et commerciale de "niveau modeste" jusqu'à maintenant. Une source diplomatique à Alger avait indiqué dimanche que le processus de normalisation des relations bilatérales entre l'Algérie et l'Iran, initié par les chefs d'Etat des deux pays à New York en 2000, a connu une "rapide évolution". Cette évolution a été rendue possible, rappelons le, grâce à la visite d'Etat qu'a effectuée le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, à Téhéran du 17 au 20 octobre 2003, et à celle effectuée en Algérie par l'ancien président Mohammed Khatami, du 2 au 4 octobre 2004. Le mémorandum d'entente signé le 5 janvier 2003 à Téhéran entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays et la multiplication des contacts de haut niveau, à l'occasion de rencontres bilatérales ou d'événements internationaux, "ont favorisé l'établissement d'un dialogue et d'une concertation politiques sur des questions d'actualité internationale et régionale d'intérêt commun, à l'exemple de la cause palestinienne, la situation en Irak et la question du Sahara occidental", a-t-on relevé. Par ailleurs, La promotion des relations algéro-iraniennes dans le secteur de l'habitat et du bâtiment a été au centre des entretiens qu'ont eu, lundi, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Noureddine Moussa et son homologue iranien, M. Saidi Kia. Lors de cette rencontre, les deux responsables ont mis en avant l'expérience des deux pays dans le domaine du bâtiment. Le ministre iranien de l'Habitat et de la Construction des villes a fait part de la disposition de son pays à faire bénéficier l'Algérie de l'expérience iranienne dans le domaine, notamment, de la réalisation des programmes de construction de logements et la réhabilitation des vieilles cités. M. Moussa s'est, de son côté, dit prêt à œuvrer dans le sens de la concrétisation de la coopération algéro-iranienne dans le domaine de l'habitat, en encourageant les entreprises et les investisseurs iraniens à participer dans les programmes de construction de logements.