Le chef-lieu de commune d'Aït Yahia Moussa, dans la daïra de Draâ El Mizan, est sens dessus dessous. La population des villages du flanc ouest de la commune, soit Tassougdelt, Chérifi, Aït Amar Moussa, Helil, Aït Atella, Tifaou et Imakhesen, est montée au créneau. La RN 25, faisant office de rue principale de la localité, est fermée. Nul ne pouvait traverser la localité. La route était barrée par des branches d'eucalyptus et gardée par des jeunes gens. Le siège de l'APC est fermé. Dans la cour, les comités de villages attendent la délégation officielle réclamée: le chef de daïra et un représentant de la wilaya. Les comités de villages reviennent sur leur quotidien difficile. Ils sont désolés d'en arriver-là, mais selon eux «c'est la surdité des autorités qui a commandé pareille action.» La liste des doléances est longue. Il faut dire que cette région qui a trop souffert durant la guerre de Libération s'est retrouvée, 46 ans après, presque au même point. Selon les comités de villages, des préalables à toute solution sont posés et la liste des revendications transmises au maire. (Voir notre édition d'hier). Il est vrai que cette région est pratiquement délaissée depuis longtemps et rares sont les réalisations enregistrées, il y a tellement de retard, et si les précédentes APC ont essayé de faire quelque chose, le résultat est pour le moins invisible, car il y a tant à faire. Le président de l'APC rencontré en son bureau, nous précise que «ces gens réunis dans cette contestation sont nôtres. Nous sommes avec eux, nous comprenons leurs problèmes qui sont vrais et difficiles. Le chef de daïra est avisé et en principe, il arrive avec un représentant de la wilaya.» D'ailleurs, le chef de daïra s'était enquit de la chose et récemment une rencontre était programmée avec les comités de villages pour le 9 juillet, mais ces derniers insistent à vouloir une rencontre in situ. Ensuite, une autre réunion s'était tenue le 12 juillet en présence des différents responsables de la daïra et des citoyens et les doléances de citoyens sont ainsi acceptées en général. Aussi, l'aménagement des écoles primaires est pris en charge. Un budget spécial de 1,1 milliard est débloqué pour ce faire. Le bureau de poste d'Azib El Madjène, sera ouvert pour la seule distribution du courrier, seulement pour les fonds, il faut attendre que les choses se tassent encore plus. Des projets sont, par ailleurs, programmés par l'APC. Malgré ces promesses, les comités de villages disent «on a tellement eu de promesses. Aussi, si cette journée ne rapporte rien, nous allons réfléchir à d'autres actions plus importantes.»
