Une fois le gazoduc Galsi opérationnel, l'Algérie pourra commercialiser 4 milliards de mètres cubes de gaz par an sur le marché italien. «Il n'y a aucune relation entre la flambée des prix du pétrole et celle des produits alimentaires» a déclaré Chekib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, en marge des travaux de la 4e session du conseil exécutif de la Fédération arabe du pétrole, mines et chimie (Fapmc), devant prendre fin demain à Alger. La flambée des prix des denrées alimentaires sur le marché mondial est due, selon le ministre, à l'opportunisme des pays occidentaux, à la situation actuelle du dollar et la chute des revenus fonciers après l'effondrement du marché immobilier. «Je pense que 60% de la hausse du prix du pétrole est due à la chute du dollar et aux problèmes géopolitiques et que 40% est due à l'intrusion du bio-éthanol sur le marché», a-t-il insisté. Ce biocarburant destiné aux moteurs à essence et extrait des matières premières agricoles renouvelables occupera à l'avenir une place essentielle et indispensable dans le bouquet énergétique offert aux consommateurs. Son prix dépasse celui du pétrole et du gaz. M.Khelil a évoqué aussi les effets géopolitiques sur le prix du pétrole, à travers notamment la crise entre l'Iran et les Occidentaux au sujet du programme nucléaire. Dans son exposé, le ministre a également parlé du volet des exportations d'hydrocarbures algériennes, qui se sont chiffrées à 27,2 milliards de dollars de janvier à fin avril 2008. Si ces exportations tiennent la même cadence, «les revenus pétroliers de l'Algérie pourraient atteindre les 80 milliards de dollars à la fin 2008» a affirmé le ministre. Evoquant le projet Galsi qui devra voir le jour avant la fin 2011, M.Khelil soutiendra que lorsque le gazoduc sera opérationnel, l'Algérie pourra commercialiser 4 milliards de mètres cubes de gaz sur le marché italien. Pour ce qui est de la réunion d'hier, la session a vu la participation des représentants des syndicats du secteur des hydrocarbures de 13 pays arabes. L'objectif principal de cette rencontre, de l'avis de M.Benazzouz, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du pétrole, de gaz et de la chimie (Fntpcgc) est «d'assurer le prolongement syndical arabe au niveau du Maghreb». Il a rappelé, dans ce sens, que les syndicats maghrébins avaient entamé, en mars dernier à Tunis, des discussions sur la création d'une Fédération maghrébine des travailleurs du secteur pétrolier. Evoquant l'action syndicale arabe, M.Benazzouz a indiqué que la Fédération arabe des travailleurs du pétrole se propose de porter les aspirations des travailleurs et d'accompagner certains programmes syndicaux nationaux et régionaux. M.Benazzouz a valorisé l'action de la fédération qui, a-t-il dit, a favorisé un rapprochement entre les Etats arabes en vue de dégager des positions communes dans les forums internationaux et au niveau du BIT et de l'OIT. Par ailleurs, Fawzi Abdelbari Hussein, secrétaire général de la Fédération arabe des travailleurs du pétrole, des mines et de la pétrochimie, a souligné la nécessité d'une augmentation des salaires des pétroliers compte-tenu de l'impact de la hausse des prix sur le niveau de vie des travailleurs du secteur.