Des milliers de fosses septiques et un manque flagrant de trottoirs dans plusieurs communes. En Algérie, elles sont nombreuses les communes qui n'en finissent plus avec leurs nombreuses routes délabrées, leurs fosses septiques, mais aussi le manque flagrant de trottoirs. Les fosses septiques sont des milliers à Alger par exemple. Plus précisément, à El Hamiz, on en compte 2000, et également à Réghaïa. Pis encore, elles sont au nombre de 10.000 à Bordj El Kiffan ainsi qu'à Gué de Constantine. Cette dernière compte également 10.000 baraques. A noter que les fosses septiques provoquent des épidémies moyenâgeuses comme le choléra, la typhoïde ou encore la peste. A ce propos, personne ne peut oublier les cas de peste enregistrés à Oran. Ainsi, entre le 4 et le 18 juin 2003, 10 cas de peste bubonique sont apparus dans la localité de Kehaïlia, commune de Tafraoui, village de 1.200 âmes, à 30 km d'Oran. On a déploré le décès du premier cas signalé. Le village a été mis en quarantaine pour 12 jours et tous les habitants de la localité placés sous traitement préventif (sulfamides + tétracycline) en plus d'une campagne de désinsectisation. A ces dix premiers cas, sont venus s'ajouter 4 autres dans des communes des wilayas de Mascara et de Aïn Témouchent, limitrophes de la wilaya d'Oran. En Algérie, chaque année, des milliers de personnes sont atteintes par la méningite, la fièvre typhoïde, la tuberculose, voire la gale. L'apparition de la peste est favorisée par des conditions de vie engendrées par la pauvreté dans des environnements plus ou moins propices à la diffusion de la maladie: prolifération de l'habitat précaire, égouts à ciel ouvert, gestion aléatoire des déchets ménagers, absence de campagne de dératisation. Les autorités n'arrivent pas à trouver de solution au problème du ramassage des ordures, qui ne se fait plus régulièrement partout à travers le pays. Les décharges sauvages prolifèrent dans la plupart des villes et villages. Selon les chiffres officiels, elles sont plus de 3000. Ces décharges sauvages attirent des facteurs de nuisances tels qu'insectes, chiens et chats errants, rongeurs, tous vecteurs de maladies. L'eau est une autre préoccupation des habitants de la plupart des régions du pays. Cette détérioration du cadre de vie du citoyen algérien, est-elle due à un laxisme des autorités et des élus locaux ainsi que des services chargés de l'hygiène au niveau de la commune? S'agit-il d'une rareté des ressources financières en rapport avec la transition économique de ces dernières années, ou des méfaits d'un système économique mondial? Concernant les trottoirs, ces derniers laissent à désirer dans plusieurs communes d'Alger, notamment, aux Eucalyptus, à Bouzaréah (chef-lieu de la wilaya déléguée, qui ne sait pas ce que trottoir veut dire) ou encore à Birkhadem où ce manque est nettement visible dans le quartier de «Zonqa». En revanche, on passe son temps à les refaire dans d'autres communes comme à Kouba, particulièrement au centre-ville. Dans d'autres communes, les trottoirs existent, mais au lieu du carrelage c'est le «goudron» qui fait office de «carreaux». L'absence de ressources humaines qualifiées et d'une politique de management fiable ainsi que la faiblesse des ressources financières au niveau des collectivités locales a toujours posé problème aux autorités. Les communes ont du mal à se prendre en charge avec leurs propres moyens financiers, faute d'équilibre budgétaire. Un grand fossé existe, en effet, entre les recettes et les dépenses dans la majorité des communes. Des dépenses relatives, selon les témoignages des élus locaux, aux salaires des travailleurs et fonctionnaires des communes. Selon les statistiques, les 1541 communes que compte le pays, se contentent de 10 à 15% des ressources fiscales. Avec pour résultat une dépendance totale des budgets alloués par l'Etat.