De nombreuses habitations nouvellement construites dans la daïra de Chemini, notamment celles sises en dehors des villages, demeurent non raccordées au réseau d'assainissement. Les propriétaires recourent souvent, pour l'évacuation des eaux usées, à la réalisation de fosses septiques, un procédé palliatif. Ce phénomène qui tend à prendre de larges proportions, semble échapper au contrôle des services d'hygiène et de l'urbanisme, puisque de nombreux citoyens y recourent encore. Il va sans dire que cette pratique très répandue, particulièrement en dehors des agglomérations, entraîne des risques avérés sur l'environnement et la santé publique. En effet, les eaux usées débordent sur la route et en pleins champs dans les villages de Tihouna et Boumelal, dégageant des odeurs pestilentielles et favorisant la prolifération des moustiques et des rats, des vecteurs de maladies par excellence. Outre le risque d'une éventuelle contamination du réseau d'eau potable et l'apparition de maladies à transmission hydrique (MTH), les nappes phréatiques ne sont nullement épargnées par le péril que sont les fosses septiques, notamment devant l'inexistence de purges et autres moyens de prévention.« Faudra-t-il attendre l'apparition de maladies pour voir les autorités concernées agir ? », s'élève un citoyen. Contacté à ce propos, le responsable chargé du service de l'urbanisme estime que « toutes les habitations de la commune sont raccordées au réseau d'assainissement, exception faite des bâtisses érigées loin des villages ». Des constructions qu'il estime « peu nombreuses ». S'agissant des personnes ayant enfreint la loi en ayant recours à ce mode d'évacuation des eaux usées, malgré la disponibilité d'un réseau réglementaire à proximité de leurs foyers, notre interlocuteur cite l'exemple du village de Tihouna où six personnes ont été destinataires de mises en garde, suite à la constatation de l'infraction par une commission d'hygiène.