Peiné par la disparition du grand cinéaste égyptien, Youssef Chahine, le ministère de la Culture, dans un communiqué adressé à la rédaction, rappelle que le monde arabe tout entier vient de perdre un de ses fils les plus valeureux et les plus créatifs. «L'Algérie, en particulier, gardera de lui le souvenir d'un ami et d'un allié indéfectible». Evoquant son parcours cinématographique très riche, il est mentionné qu'il a, après avoir fait connaître Omar Charif et Fatten Hammama, offert au cinéma mondial le film qui restera sans doute comme le plus achevé des films arabes, Bab al Hadid. «Au moment où les Arabes se préparaient à défendre la Palestine spoliée, Chahine a mis son art au service de la cause en réalisant le très beau Salah eddine Al Ayoubi, en hommage à celui qui, jadis, libéra El Qods, tout en prônant les règles de la chevalerie». Il est signalé aussi que la Cinémathèque algérienne lui avait déjà rendu hommage en projetant à l'époque l'ensemble de son ouvre dont sa dernière réalisation Al Ardh, adaptée du roman de Abderrhamane Cherkaoui. «Cette rétrospective a été prêtée dans son intégralité à la Cinémathèque française avec, à la clé, une présentation de Al Ardh, à l'Unesco. C'était le début de la reconnaissance internationale pour Youssef Chahine, laquelle est passée par Alger» précise le communiqué qui réitère son amour pour Chahine qui restera proche des Algériens et des Algériennes, même avant sa venue pour la première fois en Algérie et alors que notre guerre de Libération n'était pas encore achevée. «Le jeune Chahine décida de consacrer avec Djemila, l'Algérienne, un film à l'une de nos héroïnes nationales. En 1974, l'Algérie le soutient en coproduisant le Moineau, véritable cri de révolte devant la défaite face à l'Etat d'Israël». Elle le soutiendra encore dans «le retour de l'enfant prodigue» coréalisé par Farouk Beloufa et interprété par Sid Ali Kouiret. Il est aussi souligné l'audace des idées de celui qui mourra parmi les siens, dans son pays l ‘Egypte. «Dans son long métrage Le chaos coréalisé avec Khaled Youssef, en 2007, il mettait en images ses convictions avec toujours autant de talent».Et de conclure: «L'Algérie pleure aujourd'hui un grand ami et pense à sa famille, à sa femme Colette et à son beau-frère Gaby Khouri. Qu'ils trouvent ici le témoignage de notre reconnaissance éternelle à celui qui restera pour nous un exemple de loyauté, de droiture et de fidélité à ses convictions.»