Encore un autre spectacle formidable au théâtre de verdure (Casif) de Sid Fredj où s'est produit, mardi soir, le ballet national du Sénégal «La Linguère». Un beau voyage dans les profondeurs culturelles de ce pays frère. Les danseurs, danseuses et musiciens ont fait découvrir aux spectateurs un pan de la culture de cette région africaine dont la richesse et la diversité culturelles ont dépassé les frontières. Le Festival panafricain a permis de rapprocher les Algériens, du moins ceux qui étaient présents à la soirée, de cet art qui est la danse sénégalaise qu'ils ont peut-être eu l'occasion rare de voir sur les écrans de télévision ou encore dans des revues. Des instants de pur bonheur ont été vécus par les familles, les jeunes et moins jeunes qui ont rempli à craquer les gradins du Casif, ébahis devant tant de beauté. 23 heures. Les musiciens et danseurs, très beaux dans leurs costumes aux couleurs chatoyantes, entament le spectacle dans une ambiance d'enfer. Les instruments musicaux, le fameux tam-tam, le tambour, la kora, le sabar, exécuté avec habileté fait arracher de temps en temps des cris de joie aux chanteurs de la troupe. Les danseuses et danseurs, eux, se laissent aller aux rythmes des sonorités endiablées. Impossible pour un amateur de se hasarder à exécuter de telles danses tellement elles sont, difficiles et requièrent un grand talent ! Les rythmes deviennent effrénés et l'improvisation des artistes donne plus de charme à la soirée. Soudain, l'un des danseurs saute de la scène pour monter aux gradins supérieurs entraîner des jeunes femmes africaines qui se défoulaient là-haut. Très douées, elles se sont intégrées facilement dans la troupe et ont exercé leur talent avant de reprendre place dans le public. Ainsi, d'une œuvre de danse à une autre, et d'un bel habillement à un autre, représentant les valeurs uniques de la patrie africaine, les artistes ont subjugué le public par de beaux tableaux et des chorégraphies uniques en leur genre. Les danses traditionnelles exécutées par le ballet avec beaucoup de synchronisation sont celles-là même auxquelles s'adonnaient les femmes et les hommes sénégalais lors des fêtes de mariage, de circoncision ou autres. Elles expriment la joie, le bonheur et des sentiments de satisfaction profonde. Une personne portant un déguisement qui fait fuir les artistes entre en scène. Un journaliste sénégalais nous explique qu'au Sénégal il est fréquent de voir ce genre de personnages faire le tour de la ville et effrayer les gens sur son passage. C'est particulièrement lors des fêtes que ce déguisement a lieu pour agrémenter les soirées. Bouly Sonko, le directeur du ballet, a rejoint sa troupe à la fin avant de quitter la scène et de céder place à d'autres artistes. Cheb Yazid ne s'est produit que très tardivement, aux alentours de 1 heure du matin. Le public l'a accueilli avec un réel plaisir, lui qui était un habitué du Casif, et qui s'est éclipsé pendant des années. Des sifflements, des youyous et des applaudissements déchirent le ciel. Après avoir présenté des excuses pour le retard, indépendant de sa volonté et dû à la pluie, qui a chamboulé tout le programme, Cheb Yazid a fait danser les jeunes avec ses fameuses reprises des chansons de Cheb Bilal, du regretté Hasni et bien d'autres chanteurs algériens. L'artiste a présenté un cocktail de chansons très rythmé qui a clôturé la soirée en beauté. B. A.