Théoriquement, l'été compte trois mois mais les vacances durent de moins en moins. Jusqu'à l'an passé, les vacances s'étalaient sur plus de deux mois. Présentement, elles rétrécissent de plus en plus. Si administrativement, la saison estivale est déclarée ouverte dès le premier juin pour être clôturée en début du mois de septembre, la réalité est tout autre sur le terrain, notamment si l'on mesure la durée des vacances par le flux des estivants. Et ce ne sont pas les opérateurs qui nous contrediront. «On ne travaille pleinement qu'un mois», ne cesse-t-on de répéter. La présente saison estivale témoigne parfaitement de ce rétrécissement qui n'est pas près de s'arrêter là puisque le mois de Ramadhan est décalé en progressant chaque année un peu plus. Le mois de juillet s'est achevé sans pour autant que les plages sur la côte bougiote ne fassent le plein. Exception faite des week-ends, les autres jours de semaine, les plages offrent un spectacle désolant. L'engouement est loin de celui des années précédentes. Les vacances commencent tard et finissent tôt. On est loin de la situation qui caractérise les vacances en Tunisie et au Maroc. Le gros des estivants dans notre pays étant des locaux, deux facteurs ont pour l'essentiel induit cette réduction toute naturelle des vacances. Le départ tardif de la saison estivale a toujours été expliqué, ces dernières années, par l'attente des résultats scolaires, tous types confondus. La fin précoce des vacances trouve sa raison d'être dans le mois sacré. Cette année, le Ramadhan commence début septembre. Les commerçants et autres opérateurs touristiques en savent quelque chose, eux qui se sont conséquemment adaptés à la situation. Leurs clients saisonniers ne commencent à venir qu'après l'annonce officielle des résultats des examens scolaires notamment celui du baccalauréat et si ce dernier prend un peu de retard comme cette année, cela se répercute directement sur la saison. Le Ramadhan qui se rapproche de l'été, est un autre facteur de cette réduction des vacances. Les gens, du moins ceux qui se donnent les moyens de partir en vacances, limitent leurs séjours pour préparer ce mois sacré qui se présente aussi comme une autre occasion nécessitant davantage de sacrifices financiers. Ajoutés aux frais de la rentrée scolaire, les vacances tendent à devenir impossibles pour le peu de gens qui peuvent encore se les permettre. Le mois de juillet a été un fiasco. Août, mois de villégiature ne durera certainement pas trente jours. La saison estivale se réduit à un mois tout au plus. Qu'en sera-t-il les prochaines années lorsque le mois de Ramadhan occupera le centre de l'été? La question reste posée. Le tourisme dans notre pays ne trouvera son salut qu'à travers une politique plus réaliste. Une politique qui se basera sur la séduction d'une clientèle plus large venant de l'étranger. C'est là l'unique moyen de sauver cette économie touristiques de laquelle dépendent des milliers de familles.