A chaque Jeux olympiques, ses stars. Pour l'édition de Pékin, en Chine, voici la première partie de notre sélection des athlètes qui vont faire l'événement. Parce que ce sont leurs premiers JO, comme Kobe Bryant ou Rafael Nadal. Ou parce qu'ils pourraient s'y couvrir de médailles et de gloire... Kobe Bryant (basketteur américain): Sevré de titre planétaire depuis Sydney en 2000, le basket américain veut reprendre la main à Pékin. Pour cela, le team USA n'a pas lésiné, alignant sur le papier ce qui est peut-être sa plus forte équipe depuis 1992. Symbole de cette ambition affichée, la présence, pour la première fois sur la scène olympique, de Kobe Bryant. La star des Lakers, par son talent, son aura mais aussi sa culture de la gagne, donne une dimension supplémentaire à l'équipe américaine, et au tournoi dans son ensemble. Bryant est très attendu, et il le sait. Mais il a aussi pris certaines précautions. «Il n'y a rien de garanti. Nous ne serons pas champions olympiques comme ça, sans nous battre. Il faudra être au top pour ramener l'or», assure Kobe. Le discours se veut modeste, ce qui ne ressemble pas forcément au personnage. Une chose est sûre, le 10 août, lorsque les Etats-Unis effectueront leur entrée dans la compétition, face à la Chine, la présence de Bryant donnera un petit parfum de Dream Team à la sélection U.S. Rafael Nadal (tenisseman espagnol): Et si l'histoire se répétait? En 1968, dans la foulée de Wimbledon, l'Espagnol Manolo Santana remporte les JO de Mexico où le tennis est alors en démonstration. Quarante ans plus tard, un autre espagnol, Rafael Nadal s'impose sur le gazon londonien. En sera-t-il de même sur le DecoTurf (dur, à l'extérieur) de Pékin où il disputera ses premiers Jeux? Il y a de grandes chances que oui. Et plutôt en raison de la saison exceptionnelle du Majorquin que d'obscures coïncidences. Depuis le début de l'année, Rafael Nadal a remporté sept tournois dont Roland-Garros, Wimbledon et trois Masters Series (Monte-Carlo, Hambourg, Toronto). Il reste actuellement sur 29 victoires consécutives et semble avoir définitivement franchi un cap dans sa polyvalence. S'il arrive en demi-finale à Cincinnati cette semaine, il abordera les Jeux olympiques dans la peau de numéro un mondial (Roger Federer sera toutefois première tête de série, ndlr). Une motivation supplémentaire même si les 400 points offerts au vainqueur et surtout, le fait de représenter son pays, devraient suffire... Usain Bolt (athlète jamaïcain): Usain Bolt fêtera son 22e anniversaire le lendemain de la finale du 200m à Pékin. Peut-être aura-t-il alors marqué ces Jeux de son empreinte. Le sprinter jamaïcain est en tout cas l'athlète le plus attendu de l'été. Recordman du monde du 100m en 9''72 depuis le 31 mai, Bolt a également survolé la saison sur 200m, en établissant les trois meilleurs chronos de 2008 (19''67, 1976 et 19''83). Il a d'ailleurs annoncé qu'il descendrait sous les 19''60 aux JO. Avec le relais 4x100m, ce sont donc trois médailles d'or que le compatriote d'Asafa Powell peut viser. Il peut devenir le premier, depuis Carl Lewis en 1984, à signer le doublé 100-200m. A condition qu'il s'aligne sur 100m, ce qui n'est toujours pas garanti. Son entraîneur, Glen Mills, souhaiterait qu'il se consacre au demi-tour de piste. Un coup de bluff? Probable. Sauf énorme surprise, Bolt sera bien présent au départ des séries du 100. Tant pis pour la concurrence. Shawn Jonhson (gymnaste américaine): Avec son mètre quarante-trois, Shawn Johnson pourrait passer partout, complètement inaperçue. Sauf que la gueule d'ange de l'Américaine, déjà bien connue outre-Atlantique, devrait envahir les écrans de télévision du monde entier. La gymnaste est une véritable pépite dont le talent a été révélé lors des championnats nationaux juniors US où elle a obtenu des notes plus élevées...que les meilleures seniors. L'an dernier, elle est devenue, à 15 ans seulement, triple championne du monde à Stuttgart (concours général individuel et équipe, sol) après quatre médailles d'or décrochées aux Jeux panaméricains (concours général individuel et équipe, barres asymétriques, poutre). Native de Des Moines dans l'Iowa, Shawn Johnson bénéficiera en plus du soutien de son propre entraîneur, Liang Chow, nommé à la tête de l'équipe féminine américaine pour ces Jeux. Un plus qui pourrait l'aider à égaler, voire dépasser, le record de la Russe Larisa Latynina, quadruple médaillée d'or en gymnastique à Melbourne en 1956. Michael Phelps (nageur américain): Voilà la Star annoncée des Jeux olympiques de Pékin. Quatre ans après une razzia déjà phénoménale à Athènes (8 médailles dont 6 en or), Michael Phelps repart à la conquête du record de Mark Spitz, septuple champion olympique à Munich en 1972. Phelps a réussi cet exploit lors des Mondiaux de Melbourne en 2007. Il se sait donc capable de récidiver à Pékin. Dans son viseur, les 200m nage libre, 100m papillon, 200m papillon, 200m 4 nages, 400m 4 nages plus les relais. Avec un Lochte à son meilleur niveau, c'est peut-être sur le 400m 4 nages que Phelps sera le plus menacé. Mais qu'il gagne ou non son pari, le Kid de Baltimore sera, quoi qu'il arrive, un personnage central de cette édition 2008. Nageur à l'envergure hallucinante (2 mètres), Phelps a été façonné depuis son plus jeune âge pour devenir un champion d'exception. Le plus terrifiant pour la concurrence? Le génial yankee est tout sauf un has been en puissance. Il n'a que 23 ans, soit deux de moins qu'Alain Bernard, grande révélation 2008. On dit de Phelps qu'il a une horloge dans la tête, et de l'or dans les bras. Et peut-être bientôt plein les mains... Liu Xiang (athlète chinois): Tenant du titre sur 110m haies, Liu Xiang, vise le doublé à Pékin. Mais à la maison, la tâche s'annonce plus difficile qu'à Athènes. Son état de santé est entouré de mystère et en Chine, c'est même devenu une affaire nationale. L'immense espoir du géant asiatique avec Yao Ming a seulement participé à deux réunions sans envergure cette saison. Son cas interpelle logiquement d'autant que le Cubain Dayron Robles a endossé le costume de favori. De son côté, Liu Xiang se prépare donc dans le plus grand anonymat, à l'abri des regards indiscrets. Son but? Surprendre tout le monde. Les derniers échos sont positifs. «Je vais mieux, avec un bon entraînement et sans blessure. Me battre moi-même sur la piste demeure la seule chose qui puisse me faire perdre» a avoué le Chinois dernièrement. La course contre-la-montre continue et Liu Xiang va tout faire pour ne pas décevoir tout un pays acquis à sa cause. Ronaldinho (footballeur brésilien): Champion du monde en 2002, Ballon d'Or en 2005 et vainqueur de la Ligue des Champions la saison suivante, Ronaldinho n'a plus beaucoup de sommets footballistiques à atteindre. Sinon celui de l'Olympe. Avec la sélection brésilienne, le milieu de terrain va essayer d'y parvenir et mettre ainsi fin à une anomalie de l'histoire puisque les quintuples champions du monde n'ont jamais remporté le tournoi olympique. Capitaine de route - avec Diego et Robinho - d'une sélection talentueuse, Ronnie aura également à coeur de prouver qu'il n'est pas fini. Loin d'être irréprochable ces derniers mois et accusant quelques kilos de trop sur la balance en raison d'une vie plus que dissolue, le nouveau numéro 80 du Milan AC semble déjà avoir repris du poil de la bête. Lundi face à une sélection de Singapour (3-0), Ronaldinho a retrouvé le chemin des filets et montré de belles choses. De bon augure.