Le chef-lieu de wilaya renseigne comment des dizaines de familles subissent l'indifférence des autorités. Depuis le lotissement des 140 Logements, se trouvant à l'extrême-nord de la ville de Bouïra jusqu'à la sortie Est, c'est là où nous serons le plus surpris par un hameau des plus défavorisés, Ouled Bouchia. Une agglomération qui constitue la vitrine de la wilaya pour tout passager venant de l'Est ou du Sud. Quelle impression cela donnera-t-il à ces passagers? Certes, du dégoût. Cette visite le long des quartiers ne nous empêchera pas non plus de voir ou «admirer» avec un profond dégoût, le piteux état dans lequel sont embourbés d'autres lotissements à grande concentration de population, à l'image de Ras Bouira, Harkat et d'autres. Cet état de dégradation ne laisse pas indifférents les citoyens. A Ouled Bouchia, localité à environ un kilomètre à la sortie Est de la ville de Bouira, les deux quartiers 158 et 60 Logements ont leurs robinets à sec depuis presque un mois, faute d'un appareil de pompage pour acheminer l'eau depuis le village de Ouled Bellil, à moins de dix kilomètres de là, et à cause de la dégradation de l'AEP. En revanche, cette situation en engendre d'autres. Ainsi, sous la chaleur infernale de ces derniers jours, jeunes et moins jeunes se lancent quotidiennement à la recherche de l'eau. En dehors du problème de l'eau potable, la tombée de la nuit dans ce quartier est synonyme de tous les maux. Aucun éclairage ne fonctionne, plongeant l'ensemble des maisons dans un noir lugubre. Un peu plus loin, au nord de la ville, les 140 Logements n'échappent pas à la règle. Dès qu'on emprunte la première ruelle, on n'aperçoit que des décombres, des décharges éventrées, qui dégagent leur puanteur nauséabonde. Des sachets en plastique, emportés par le vent, se répandent dans tous les coins. Cet état de fait, pourra-t-il, au moins, susciter la curiosité des services compétents pour s'y rendre et constater de visu où on en est avec la politique de la ville que l'on ne cesse d'évoquer à longueur de temps? Et sur les hauteurs de Ras Bouira, une agglomération occupant une grande partie ouest de la ville, les choses laissent à désirer. Pourtant, le lotissement est implanté depuis des années, mais jusqu'à maintenant, aucun projet d'aménagement n'a vu le jour. Les routes dégradées et l'absence totale de trottoir, ne sont que la partie visible de l'iceberg. L'attente des citoyens ne fait que se prolonger. Jusqu'à quand durera ce silence pénalisant? Les voeux et les rêves des citoyens sont légitimes: habiter un quartier jouissant de toutes les commodités. Chimère! L'idée ne semble pas préoccuper l'esprit des autorités locales à Bouïra. Le chef-lieu de wilaya illustre, à bien des égards, ce décor sinistre, duquel des dizaines de familles pâtissent. La liste des besoins est longue, à commencer par le cadre urbain qui fait toujours défaut, le manque d'eau potable et l'absence d'éclairage public. Cette situation persiste déjà depuis longtemps.