Impressionnant dans la course en ligne, «Spartacus», alias Fabian Cancellara, se bat pour l'or aujourd'hui dans le contre-la-montre des Jeux de Pékin, sur le circuit tracé près de la Grande muraille. Quelques heures après le contre-la-montre des dames, très ouvert, le Suisse défie les autres spécialistes qui ont suivi des options différentes samedi dans la course en ligne. L'Allemand Stefan Schumacher, vainqueur des deux chronos du Tour de France le mois dernier, et l'Espagnol Alberto Contador ont choisi de s'arrêter en cours de route, le cap des 200 kilomètres franchi, au contraire du Luxembourgeois Kim Kirchen, qui a terminé la course. En revanche, l'Américain Levi Leipheimer, les Australiens Cadel Evans et Michael Rogers, autres candidats au podium, se sont livrés sans retenue. Tout comme l'étonnant Santiago Botero (35 ans), absent des courses européennes mais de retour au premier plan samedi (7e). Le Colombien de 35 ans, dont le nom a été cité dans l'affaire de dopage Puerto en Espagne, a été blanchi par sa fédération nationale. Au grand dam de l'Union cycliste internationale (UCI) qui a demandé - en vain - voici quelques mois que le champion du monde 2002 ne soit pas retenu pour les JO. Un cran au-dessus, Cancellara a signé un grand numéro dans le final de la course en ligne. Nul n'a pu suivre le Bernois surpuissant quand il est revenu de l'arrière pour s'en aller décrocher la médaille de bronze derrière l'Espagnol Samuel Sanchez, encore en lice aujourd'hui. Assidûment contrôlé - huit fois pendant le Tour, deux fois aux JO selon les médias suisses -, Cancellara sait se préparer pour répondre présent au rendez-vous, à l'heure H, d'une précision toute suisse. «Je serai dans mon élément», a annoncé le Suisse, qui est venu en Chine au lendemain du Tour de France pour suivre un stage à quelque 120 kilomètres de Pékin. Ni la distance (47km), ni le parcours pourtant accidenté puisqu'il reprend les routes du circuit de samedi dernier, ne sont pour effrayer le double champion du monde en titre.