La température a franchi le seuil des 50° à Guelma. Les dernières 48 heures ont été particulièrement éprouvantes pour les populations et les agents de la Protection civile des wilayas de Guelma, Annaba et El Tarf du fait des dizaines d'incendies qui ont détruit près de 2000 ha de forêts et de maquis. La température a franchi le seuil des 50° à Guelma (il a fait 53,5 ° jeudi), une chaleur quasi étouffante qui a paralysé toute activité, chassant les passants des rues de la ville devenue presque désertique. Les cendres emportées par le vent, tournoyaient dans les airs pour ensuite se déposer sur les toits et les sols, colorant de gris-blanc tous les espaces. Roknia, Bouati, Aïn Larbi, Medjez Sfa, Bouchegouf, El Khezzara, Oued Fragha et Aïn Ben Beïda étaient toutes en feu. Des colonnes de fumée montaient dans le ciel, d'immenses brasiers détruisaient tout sur leur passage, arbustes, maquis, chênes ou oliviers, pins et sapins se consumaient sous l'oeil impuissant des agents de la Protection civile qui tentaient de combattre les flammes. Les maigres moyens dont disposent les pompiers n'ont pu venir à bout des vents violents qui s'étaient levés, et de la température extrême. Il a fallu plus de 15 heures de combat acharné pour en circonscrire quelques-uns mais le mal était déjà fait. Plus de 1020 ha ont été détruits. A Annaba, la Protection civile qui est sur le qui-vive depuis les premiers incendies du mois de juillet, subit un véritable calvaire du fait de la multiplication des feux de forêts, surtout ceux ceinturant le chef-lieu de wilaya. A Sidi Harb, Bouhdid, Berouagha, Bargouga, Chaïba, 1er Mai, Sidi Benathmane, les incendies s'étaient rapprochés dangereusement menaçant les habitations et les populations, ce qui a amené le directeur de la Protection civile à mobiliser tous les moyens dont dispose cette institution pour maîtriser ces feux. La situation n'est pas pour autant réglée puisque d'autres incendies se sont déclarés dans la même journée. On en a dénombré 16 en 24 heures. Les agents de la Protection civile, fatigués et soumis à une tension extrême, avaient pourtant continué à combattre le feu jusqu'à une heure tardive de la nuit. «Ce qui est étonnant, nous dit l'un d'entre eux, c'est qu'il y a des feux qui se déclarent de nuit ou vers 5 heures du matin, ou dans des zones inaccessibles, ce n'est pas possible! Cela ne peut qu'être volontaire!» Jusqu'au 13 juillet dernier, 42 incendies se sont déclarés dans la région de Annaba, de Aïn Berda à Seraïdi en passant par Chorfa, Bargouga et bien d'autres localités. A El Tarf, c'est presque la même situation, sur la bande frontalière avec la Tunisie, du côté de la commune de Bougous, trois incendies ont ravagé 60 ha de forêts et de maquis avant d'être circonscrits, 10 autres se sont déclarés dans différentes forêts des localités voisines dépendant de neuf communes de cette wilaya de l'extrême est.