L'avant-dernière soirée du Festival de la musique et de la chanson raï de Sidi Bel-Abbès a été, sans conteste, la meilleure de toute. La soirée a tenu toutes ses promesses, et a permis aux mélomanes de se délecter sur les airs colorés et fusionnés d'une musique populaire, jeune et fraîche. Le plateau artistique était également des plus intéressants ; les artistes ont créé une ambiance feutrée au stade des trois frères Amarouche. Seule bémol de la soirée, la défection à la dernière minute de cheba Fadéla, qui n'a pas donné de raisons, pas même aux organisateurs. Ces derniers ont essayé de la joindre par téléphone, mais sans grand succès. Mais le show doit continuer et le début de soirée a été marqué par l'entrée en compétition de cheb Djilo. La scène a été investie ensuite par cheb El Hebri d'Oran, un “vétéran” du raï, qui a porté l'assistance vers l'âge d'or de la musique raï, celle des années 1970/80 relative aux balbutiements de ce genre. Un moment fort nostalgique. El Hebri a repris les plus beaux standards de cette période-là, notamment El Haraba. De son côté, cheb Yacine de Sidi Bel-Abbès a présenté quelques chansons de son propre répertoire, notamment Diriha fi balek ou encore Djahida ma hsebtekche tensini. Ensuite vint le tour de cheb Nassim d'Alger (lauréat du premier prix lors de la précédente édition du festival). Il a pris le relais et gratifié les spectateurs de ses plus beaux titres, entre autres Tal Adabek, Cheddi âaliya talbek et Omri touahechtha. Cheb Nassim a une nouvelle fois séduit le public de la Mekerra, pour son deuxième concert dans cette ville. Magic System, le très attendu groupe, a présenté une compilation de ses tubes. Mais au milieu du spectacle, une coupure de courant a interrompu le show pour quelques minutes. La deuxième partie de la soirée a permis à cheb Akil de se produire sur scène. Il a revisité ses chansons phares, à l'exemple de Avis de recherche, Kebda ou el âmer et Dar Mekria. Pour clôturer la soirée en beauté, Abdou fait exulter le public. Fidèle à lui-même et à sa réputation de showman, il a présenté une compilation de ses tubes, fredonnés en chœur par ses fans, qui se sont défoulés, jusqu'à une heure tardive de la nuit. Après avoir revisité quelques-uns de ses nombreux succès, Abdou a offert un inédit extrait de son dernier album, intitulé Gagit. Encore une fois, Abdou a mis le feu à la capitale de la Mekerra. Quel bonheur !