Rafael Nadal a probablement fait le pas le plus difficile vers sa première médaille d'or en battant le Serbe Novak Djokovic en demi-finales du tournoi olympique, en trois sets très intenses, 6-4, 1-6, 6-4, vendredi à Athènes. L'Espagnol sera le super-favori de la finale, aujourd'hui, contre le Chilien Fernando Gonzalez, 15e mondial. Le médaillé de bronze d'Athènes en simple (et d'or en double) a éliminé l'Américain James Blake, tombeur de Roger Federer au tour précédent, lui aussi après une bagarre acharnée 4-6, 7-5, 11-9. S'il l'emportait, le Majorquin élargirait encore sa suprématie, à une semaine de succéder au Suisse à la tête de la hiérarchie mondiale après plus de trois ans d'attente au poste de N°2. Un titre olympique serait la confirmation de la validité de ce changement, même si lui a juré qu'il ne pensait pas réussir aussi bien à Pékin. «J'étais très fatigué d'avoir joué tellement de matches, et j'avais mal à l'épaule. Mais j'ai joué de mieux en mieux», a-t-il dit. Gonzalez devrait avoir du mal à freiner le vainqueur de Roland-Garros et de Wimbledon. Sur les quatre duels entre les deux joueurs depuis l'éclosion de Nadal au plus au niveau, il n'en a remporté qu'un, en route vers sa seule finale majeure à l'Open d'Australie 2007, alors que l'Espagnol était diminué par une blessure à une cuisse. La motivation spéciale du Chilien pour les Jeux - «Jouer pour mon pays me donne des ailes», a-t-il dit après sa qualification - n'a aucune chance de jouer en sa faveur, à voir la façon dont le nouveau patron du circuit a célébré sa victoire sur Djokovic, en se laissant tomber sur le dos les bras en croix, comme à chaque fois qu'il remporte une victoire majeure. «C'est un rêve d'être en finale. Pour moi ça vient juste après les Grands Chelems», a-t-il dit. Même s'il ne s'agit pas du Nadal/Federer attendu, cette finale devrait faire avancer la cause du tennis olympique. Rien à voir avec le Nicolas Massu/Mardy Fish de 2004 qui avait fait sourire tout le monde. Nadal et Djokovic se sont livré un combat de haut niveau que l'Espagnol a une fois de plus gagné au mental, alors que le N°3 mondial semblait avoir pris le dessus dans le jeu à partir du deuxième set. Significativement, le Serbe a donné le match à son adversaire en mettant dehors un smash immanquable, après plusieurs défenses désespérées de l'Espagnol. Roger Federer a lui aussi encore une chance de toucher l'or olympique pour se consoler un peu de ses nombreux déboires. En compagnie de Stanislas Wawrinka, il s'est qualifié pour la finale du double, où il rencontrera la paire suédoise Simon Aspelin/Thomas Johansson.