Rafael Nadal et Roger Federer s'affronteront pour la troisième année consécutive aujourd'hui en finale de Roland-Garros. L'Espagnol, triple tenant du titre, a battu le Serbe Novak Djokovic en trois sets 6-4, 6-2, 7-6 (7/3) vendredi dans le choc des demi-finales. Le Suisse a éliminé difficilement l'invité surprise du dernier carré, le Français Gaël Monfils, en quatre manches 6-2, 5-7, 6-3, 7-5. Nadal essaiera de rejoindre Bjorn Borg dans l'histoire du tennis. Le Suédois, présent, hier, dans les tribunes du Central, est le seul joueur à avoir gagné Roland-Garros quatre fois d'affilée de 1978 à 1981 (sur six victoires au total). Assuré de conserver son rang de n°2 mondial, qu'il aurait perdu au profit de Djokovic en cas de défaite, le Majorquin de 22 ans, démolit ses adversaires à Paris comme le Suédois à sa grande époque. Indétrônable, il a largement dominé Djokovic, 21 ans, qui avait beaucoup crâné avant le match mais a longtemps été bien moins convaincant sur le court. Avant de finir fort pour revenir de 0-3, s'offrir une balle de set à 6-5 et pousser Nadal dans le tie-break de la troisième manche, le Serbe a parfois même semblé complètement perdu. Le fait qu'il lève les bras au ciel en réussissant son premier break du match dans le troisième set traduisait toute son impuissance. Son sursaut en fin de match, encouragé par un public qui en voulait plus, venait cependant trop tard pour espérer dévier de sa trajectoire le roi de la terre battue. Le Majorquin sera plus favori que jamais, demain, car Federer n'a pas fait très forte impression contre Gaël Monfils, l'invité surprise du dernier carré, classé seulement 59e mondial. Le n°1 mondial a profité de la crispation du Français, qui jouait sa première demi-finale de Grand Chelem, pour remporter le premier set sans résistance. Mais une fois son adversaire dans le match, il a dû livrer une vraie bagarre au chouchou des 15 000 spectateurs du Central. Courageux, Monfils s'est accroché en défense dans l'espoir de faire craquer son adversaire. Le Suisse n'a jamais donné l'impression de perdre patience, contrairement à ce qui lui arrive contre Nadal, mais il a été contraint de batailler souvent pour gagner ses jeux à cause de trop nombreuses fautes directes. Si le Français avait été un peu plus lucide au moment de jouer les points importants (quatre balles de break manquées dans le dernier set), Federer aurait pu se retrouver embarqué dans une cinquième manche à hauts risques. Il a reconnu son «soulagement» après son match le plus difficile du tournoi. «Gaël a été magnifique tout au long de la quinzaine. Dans le quatrième set, j'aurais pu mieux gérer les balles de break, c'est à ce moment-là que je n'ai pas su avoir le petit plus pour faire pencher la rencontre», a dit le Français, âgé de 21 ans.