Les autorités militaires viennent de désigner un nouveau chef de secteur au niveau de la wilaya de Jijel. Il remplace le défunt Yamani Abd El Kader assassiné, jeudi dernier, dans un attentat terroriste à Chekfa. Le nouveau chef du secteur est un colonel qui occupait un poste dans la wilaya de Ouargla. Il est également connu pour sa détermination et son engagement dans la lutte antiterroriste. Aussi, apprend-on qu'un grand mouvement dans la hiérarchie va être opéré d'ici à la rentrée prochaine dans le secteur militaire. Le changement touchera également, selon nos sources, le corps de la Gendarmerie nationale. Ces décisions prises par l'état-major, interviennent à la suite d'une montée de la violence au niveau des wilayas de l'Est, notamment la région de Jijel. Les sources sécuritaires rapportent que l'organisation terroriste du Gspc présumée branche d'Al Qaîda au Maghreb islamique, possède un important réseau de soutien logistique. Ne sous-estimant pas cette information, les forces de sécurité chargées de la lutte antiterroriste ont procédé dans l'urgence à revoir la stratégie de lutte dans la région. C'est l'une des raisons, d'ailleurs, qui ont conduit le général de corps d'armée, Gaïd Salah à se rendre plusieurs fois au niveau du 5e commandement militaire à Constantine. Des visites qui sont intervenues, notamment après la série d'attentats perpétrés à Jijel et Constantine. Le général avait sévèrement critiqué le dispositif sécuritaire où il avait noté quelques manquements comme nous l'avons rapporté dans nos précédentes éditions. Connue pour être un fief terroriste, la région de Jijel vit depuis le 24 février dernier au rythme des attentats. Le 24 février donc, les terroristes ont perpétré une attaque contre les gardes communaux au lieudit Sbet relevant de la commune de Chakfa. Le bilan avait fait un mort et deux blessés. Le mois de mars, un attentat à la bombe avait ciblé les agents de sécurité de Spas, une entreprise de gardiennage. Une personne a trouvé la mort alors que sept autres ont été blessées. Les terroristes frapperont de nouveau quelques jours après, soit le 5 mars à Tizrarane à Ziama Mansouriah. Trois agents de la même entreprise décèdent dans l'attentat. Le 16 mars, les terroristes se sont attaqués à un convoi militaire accompagnant le général major Ahcène Tafer. Bilan: deux militaires tués et 17 autres blessés dont le chef de secteur, Yamani Abd El Kader. Quelques jours avant l'attentat de ce jeudi, un barrage de la gendarmerie a été ciblé où l'on a dénombré un blessé. C'est dire que l'activité terroriste est intense dans cette région qui subit le reflux des groupes armés mis à rude épreuve en Kabylie et au centre du pays par les éléments de l'ANP. Une vague de terroristes activant au profit du Gspc sous la coupe du tristement célèbre Abd El Malek Droukdel avait été affectée vers les régions, plus précisement Jijel. Cette ville touristique, par excellence a renoué avec le terrorisme depuis que le Gspc avait été délocalisé de ses quartiers à Boumerdès pour prendre en otage le massif montagneux de Tizi Ouzou. De plus en plus acculé et sous la pression des services de sécurité qui traquent régulièrement les terroristes, le Gspc a misé sur les maquis de Jijel qu'il tente tant bien que mal de récupérer. Nos sources avancent que 15 à 20 émissaires ont réussi à s'infiltrer dans la région pour restructurer ses rangs, néanmoins des différends entre les envoyés de Droukdel et les groupes terroristes à l'est ont été enregistrés, comme c'est le cas à Skikda. Un accrochage a eu lieu entre les frères ennemis pour une question de contrôle territorial. Par ailleurs, l'on apprend de sources sécuritaires, que les forces de sécurité ont été instruits de contrôler les nomades, susceptibles d'être des complices passifs des groupes terroristes. Au courant des derniers jours, les services de sécurité relevant de la Gendarmerie nationale ont intercepté un nomade avec un téléphone portable Thouria et dont le répertoire comprenait le numéro d'un émir en plus de ceux de quelques terroristes activement recherchés. Les nomades issus d'une couche de la société algérienne ont choisi de vivre à l'écart des villes et des cités. Ils se déplacent d'un milieu à l'autre, répondant à leurs lois et traditions de transhumance.