Les faux médicaments représentent à eux seuls 60% du marché, selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat a enjoint, samedi dernier, les responsables du Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (Lncpp) de contrôler les produits pharmaceutiques et examiner le consommable médical exposé dans les pharmacies publiques et privées. Lors d'une visite effectuée au Lncpp, le ministre de la Santé a sommé les responsables de cette structure d'élargir l'activité de contrôle des équipements médicaux aux pharmacies publiques et privées. Barkat a visité les différents services du laboratoire. Ce dernier a analysé en 2007 quelque 28.300 groupes de médicaments et équipements médicaux à travers ses trois antennes d'Alger, Constantine et Oran. «Le taux de non-conformité des médicaments inscrits est passé de 3 à 0,21% depuis la création du Lncpp en 1993 et sa mise en service en 1995», a indiqué le Pr Mohamed Bouslimani Mansouri, directeur général du laboratoire, précisant que les infractions enregistrées concernaient les documents constituant le dossier et non les médicaments. Pour le Pr Mansouri, le Lncpp opère conformément aux standards internationaux et recommandations de l'OMS à savoir le respect des normes de qualité, de sécurité et d'efficacité. Dans le souci de rassurer le consommateur algérien, le Pr Mansouri a affirmé que «les médicaments importés par l'Algérie (20.000 types) et ceux produits localement sont soumis, une fois inscrits au ministère de la Santé, au contrôle du Lncpp.» Le laboratoire qui est membre de l'Observatoire de la Commission européenne de contrôle des produits pharmaceutiques, a signé 27 conventions avec différents pays en vue de tirer profit de leur expérience en matière de contrôle des médicaments. Unique en son genre aux niveaux arabe et africain, le Lncpp a été chargé par l'OMS en 2006 de contrôler les produits pharmaceutique en Afrique. Le Lncpp a entamé, depuis octobre dernier, des expériences de bioéquivalence visant à contrôler l'efficacité des médicaments génériques par rapport aux médicaments de référence. Concernant les tarifs des médicaments, le Conseil de l'ordre des pharmaciens a auparavant mis l'accent sur l'importance de la mission du Laboratoire qui reste indissociable du processus de fixation du tarif de référence des médicaments remboursables par la sécurité sociale en Algérie. La mise en place du tarif de référence obéit surtout à une volonté politique de promouvoir le médicament générique. Mais reste à déterminer la conformité de la qualité des médicaments génériques, par rapport aux princeps et établir le rapport qualité-prix. Un appel a donc été lancé à maintes reprises pour la réhabilitation du Lncpp. Il est à noter que les faux médicaments représentent à eux-seuls 60% du marché, selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé. Ce qui écorne, on ne peut plus, l'image de marque des grands laboratoires pharmaceutiques. La mise en place d'une stratégie nationale de lutte contre la contrefaçon des médicaments et la nécessité d'une coopération intersectorielle pour prévenir ce phénomène et limiter son champ de propagation, est vitale.