L'Algérie veut aider à la résolution de la crise malienne sans que soit créé un précédent à ses frontières. L'Algérie est plus que déterminée à aider au règlement de la crise malienne. Une réunion entre le gouvernement de ce pays et l'Alliance démocratique du 23 Mai aura lieu du 28 au 30 août 2008 à Alger. Cette rencontre prévue pour le 20 de ce mois, a été reportée à cause de la tenue des élections partielles au Mali. C'est ce qu'a confirmé une source très proche du dossier. Quatre points sont inscrits à l'ordre du jour de cette rencontre. Il s'agit, entre autres, de la libération de tous les détenus des deux parties, de l'opération de déminage, du cessez-le feu et du retour des familles déplacées pour des raisons de sécurité. Mais le point le plus important est l'examen de la proposition qui sera présentée par la commission de la tripartite à propos de l'implantation de l'unité militaire mixte. L'Algérie veut aider à la résolution de la crise malienne sans que soit créé un précédent à ses frontières. A vrai dire, ce point constitue la pomme de discorde entre les deux parties. Le mouvement de l'Alliance propose que cette unité soit implantée en dehors de la région de Tinzaouatine. Les Touareg estiment que cette région est leur fief et que, par conséquent, l'armée malienne doit la quitter. Un avis rejeté par le gouvernement malien. Il dit ne pas être prêt à faire une telle concession. Ce dernier propose d'autres sites. Interrogé hier par L'Expression sur ce détail, l'ambassadeur d'Algérie à Bamako, Abdelkrim Ghrieb a confié qu'une «commission de 200 personnes, (militaires, Ndlr) travaillent pour choisir le meilleur site pour l'implantation de cette unité». D'après le diplomate algérien, les membres de cette commission se rendent, régulièrement sur place, pour choisir l'endroit idéal. Ladite commission propose quatre endroits au moins. La première proposition est que cette unité soit implantée au niveau de la frontière algéro-malienne. Une suggestion rejetée par Alger. «Il n'est pas question qu'elle soit implantée sur le sol algérien. Car c'est une question interne au Mali», a commenté l'ambassadeur. Le deuxième site proposé est le centre de Kidal, dans le nord du Mali. S'agissant des deux autres sites proposés, notre source n'a pas rajouté d'informations complémentaires. S'agissant de la libération des détenus, M.Ghrieb n'écarte pas de voir tous les détenus, des deux parties, libérés après la prochaine rencontre d'Alger. «L'accord de la libération a été obtenu des deux parties. Il ne reste que quelques modalités.» A propos des 21 soldats de l'armée malienne libérés, le même interlocuteur précise qu'ils ont été remis au gouvernement dimanche matin. Interpellé sur le reste des détenus, dont le nombre est de 71, l'émissaire algérien explique: «Les détenus sont au total 92. Ceux qui ont été arrêtés par le mouvement de l'Alliance sont au nombre de 21, tandis que les restants ont été pris en otages par d'autres mouvements créés après les Accords d'Alger.» Cette libération s'inscrit, purement, dans le cadre des Accords d'Alger. M.Ghreib réitère que la libération de cette première tranche va permettre de créer un climat de confiance entre les différentes parties, en prévision de la prochaine réunion d'Alger. Contacté par téléphone, Mohamed Aghrib, porte- parole du mouvement de l'Alliance a confirmé pour sa part à L'Expression que la «libération de ces détenus confirme la bonne volonté qui anime notre mouvement à trouver une solution à cette question». Et de demander au gouvernement malien «de faire un signe de la même volonté». «A mon avis, le gouvernement malien a plus de moyens pour faire preuve de la même intention», a enchaîné M.Aghrib. Il appelle le gouvernement à faire libérer les civils qui ont été arrêtés dans les différentes opérations menées par l'armée. A noter que les Accords d'Alger ont été reconnus par la communauté internationale. L'Union européenne, les Etats Unis et d'autres pays africains avaient exprimé leur entier soutien aux accords conclus à Alger comme un moyen légal et légitime pour le règlement de cette crise. D'ailleurs, au Mali ces accords sont devenus une loi après leur adoption par les députés. Il reste à savoir si cette question ne connaîtra pas d'autres développements dans l'avenir. Car, des voix ne cessent de s'élever ici et là, demandant la création d'une grande «Union des Touareg».