L'hymne chinois a été largement en tête du hit-parade au Palais omnisports de Pékin. Depuis son premier titre par équipe remporté par les messieurs en gymnastique artistique, le 12 août, jusqu'au dernier gagné à la barre fixe, mardi, par Zou Kai, la Chine aura fait retentir neuf fois son hymne national très martial dans le magnifique palais omnisports de Pékin. Devant une foule enthousiaste (18.000 spectateurs chaque jour), les Chinois ont atteint leur but: être les premiers en dominant largement la compétition avec neuf titres (sept pour les messieurs, deux chez les dames) sur quatorze et une moisson de 14 médailles (9 or, 1 argent, 4 bronze) sur les 42 distribuées dans la discipline. Zou Kai avec trois médailles d'or (équipe, sol, barre fixe), Yang Wei (or par équipe et au concours général), Xiao Qin (or par équipe et au cheval d'arçons), Chen Yibing (or par équipe et aux anneaux), Li Xiaopeng (or par équipe et aux barres parallèles) Xu Huang (or par équipe) auront été les héros masculins de la discipline où seul le concours du saut, remporté par le Polonais Leszik Blanik, à égalité de points avec le Français Thomas Bouhail, leur aura échappé. Les Chinoises ont également remporté le concours par équipe dames et la finale des barres asymétriques, gagnée par la très jeune (16 ans officiellement) et fluette He Kexin (1,42 m pour 33 kg), dont l'âge fut un constant sujet de controverse. Les Américaines ont terminé en beauté avec une médaille d'or pour la dynamique Shawn Johnson (16 ans) à la poutre et une d'argent pour la longiligne Nastia Liukin (18 ans), autre héros de la compétition puisqu'elle a gagné cinq médailles: l'or du concours général, trois d'argent (par équipe, aux barres asymétriques et à la poutre) et une de bronze (au sol), battant ainsi le record de son père et entraîneur, Valery, quatre fois médaillé (2 or, 2 argent) à Séoul en 1988, où les Soviétiques avaient fait mieux que les Chinois vingt ans plus tard en raflant dix titres. La Roumanie demeure sur le podium de cette discipline qu'elle domine en Europe depuis l'avènement de Nadia Comaneci et son dix parfait aux Jeux de Montréal (1976). Mais elle doit se contenter d'une médaille d'or remportée au sol par Sandra Izbasa et du bronze par équipe qui lui permet de poursuivre une série interrompue depuis les Jeux de Moscou en 1980. Un dernier titre est revenu à la Nord-Coréenne Hong Un-jong au saut. La France et l'Allemagne terminent 7e au tableau des médailles de la discipline avec chacune une médaille d'argent et une médaille de bronze. L'Allemand Fabian Hambuechen était déçu mardi. Champion du monde en titre à la barre fixe, il termine 3e du concours olympique pour de petites erreurs. «J'ai raté une combinaison mais je ne suis pas tombé. Je suis triste et déçu», a-t-il affirmé. Les Allemands pourront se consoler avec la très belle médaille d'argent obtenue lundi au saut par la doyenne des gymnastes, Oksana Chusovitina, 33 ans, l'ex-Soviétique d'origine ouzbek, championne olympique par équipe (pour l'URSS) en 1992 à Barcelone et triple championne du monde, venue s'installer outre-Rhin pour sauver son fils de neuf ans d'une leucémie. «Cette médaille est pour lui, maintenant qu'il est guéri, et pour tous ceux qui m'ont soutenu», a-t-elle dit.