Avec 51 médailles d'or, 21 d'argent et 28 de bronze, la Chine finit largement devant les états-Unis (36 or) au tableau des médailles, même si au nombre total, les Américains restent encore devant. Elle avait prévenu qu'elle voulait être sacrée chez elle meilleure nation sportive du monde et elle y est parvenue avec “ses” Jeux olympiques. Sans se forcer beaucoup. La domination des Chinois est surtout frappante dans des sports où ils ne brillaient pas trop jusqu'alors, comme le tir à l'arc, l'escrime, la voile, le beach-volley ou la natation en ligne. Et ils ont gardé la main sur leur pré-carré traditionnel : plongeon, tennis de table, badminton et haltérophilie. Pour en arriver là, les Chinois n'ont ménagé ni leurs forces, ni leurs préparations, ni leurs investissements pour créer une élite sportive dans pratiquement toutes les disciplines. Et s'il est un domaine où le pays s'est ouvert au monde, c'est bien le sport. Les autorités sportives, plus habituées ici à imposer l'obéissance, la discipline et leurs propres règles de vie collective, ont fait appel à pas moins de quarante entraîneurs étrangers qui ont amené une approche inédite ici. Et avec succès. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la domination s'était toujours partagée entre états-Unis et URSS d'abord, puis Russie ensuite, et c'est la première fois qu'un troisième larron vient bouleverser l'ordre établi. Le ton a été donné dès le 9 août, premier jour de la quinzaine olympique, avec la première médaille chinoise gagnée par l'haltérophile Chen Xiexia, qui a battu le même jour deux records olympiques. Ce hasard du calendrier en a fait une star et, avec sa notoriété et quelques parraineurs, une millionnaire en puissance. Le public n'a pas été en reste, présent et super motivé dès qu'un athlète ou une équipe chinoise était en lice. Autre signe : on disait les Chinois faibles en natation. En fin de compétition, ils se retrouvent avec une médaille d'or, trois d'argent et une de bronze. Liu Zige et Jiao Liuyang, peu connues il est vrai jusqu'à présent, se sont appropriées les deux premières places du 200 m papillon, record du monde à la clé, devant l'Australienne Jessicah Schipper, reléguant la championne olympique d'Athènes, la Polonaise Otylia Jedrzejczak, à la quatrième place. En 400 m libre, Zhang Lin prend l'argent à une demi-seconde du Sud-Coréen Park Tae-hwan. Les plongeurs rapportent sept médailles d'or, sur huit épreuves. On pourrait dire “comme d'habitude”. Chez les haltérophiles, quatre titres pour les messieurs, quatre pour les dames. Sur les neuf records du monde, trois sont l'œuvre de la seule Liu Chunhong (69 kg). En badminton, la “vieille” Zhang Ning (33 ans) a réussi à conserver son titre olympique en battant la numéro un mondiale Xie Xingfang. Mais c'est surtout en gymnastique que la Chine a assis sa superpuissance, en raflant neuf des quatorze médailles d'or en jeu. Petit bémol à cette razzia, une controverse concernant l'âge d'une gymnaste, qui aurait 14 et non 16 ans. Reste qu'il y a encore beaucoup de progrès à faire en athlétisme. Le géant chinois attendait son idole Liu Xiang sur 110 m haies. Blessé, il n'a même pas couru. Petite consolation, les états-Unis ont été très en dessous dans cette discipline. En tennis de table (ping-pong ici), l'ordre règne : les Chinois ont gardé leurs quatre titres dans les quatre épreuves.