La nouvelle est tombée hier, en fin de matinée, Mohamed Khedis est mort. Quand on vous l'annonce, on a du mal à trouver ses mots et son esprit. Khedis mort? Ce n'est pas possible. Pourtant c'était la stricte et cruelle vérité, Khedis venait de rendre l'âme, lui le bon vivant, le sportif, celui que l'on n'avait rarement vu dans des accès de colère. Avec lui disparaît l'un des plus grands footballeurs que l'Algérie ait enfantée. Un de ces joueurs qui ont marqué leur époque, celui qui en son temps faisait partie des tout meilleurs défenseurs du pays, s'il n'était pas le meilleur. Il a fait partie de cette génération de joueurs nés au début des années 50 (il était de 1952) venus dans le sillage des anciens de l'équipe du FLN. Il avait eu le privilège de faire partie de l'une des meilleures écoles de football du pays, celle du Nasr d'Hussein Dey, en compagnie d'illustres footballeurs comme Fergani, Akkak, Guendouz, Bouchafra, Aït El Hocine, Guenoun, qui devançait de peu une autre génération aussi riche en talents, celle de Madjer et de Merzekane. Le NAHD, champion d'Algérie en 1967, passait pour être un grand club en Algérie avec ses vedettes comme Youcef, Abdelkader Bahmane, Djebbar, Ouchène, les frères Aouar, Oualiken, Hocine Sâadi ou Bouyahi. Lorsque le club passa sous la coupe de la compagnie Air Algérie (c'était en 1972), l'entraîneur, qui était le Français Vernier, avait décidé de miser sur les jeunes du club. Il fit alors «monter» en seniors une flopée de jeunes talents parmi lesquels Fergani, Akkak, Guendouz et Mohamed Khedis. Le NAHD n'a pas été couronné à cette époque mais il développait un tel jeu qu'il forçait l'admiration de tous. Et dans ce schéma, la paire d'arrières centraux, composée de Khedis et de Akak, passait pour être la plus forte du pays. C'est tout naturellement que Khedis accéda au statut d'international avec les Verts avec lesquels il a joué nombre de matches disputant, entre autres, le tournoi olympique de 1980 en URSS et les qualifications à la Coupe du monde de 1982. Après sa carrière de joueur, il s'est entièrement consacré à son club de toujours, le NAHD, dont il fut un entraîneur, puis secrétaire enfin vice-président et président au début des années 2000. Dès qu'il quitta ce dernier poste, il se fit élire à la Ligue nationale dont il était jusqu'à sa mort, hier, le premier vice-président. Le président Ali Malek devait d'ailleurs le voir hier matin mais la mort en a décidé autrement. Adieu Mohamed. Il sera difficile de t'oublier tant tu avais incarné une période faste du football algérien. A tes proches, à ton fils Sid Ahmed, à toute la famille du NAHD, l'ensemble du collectif du journal L'Expression, tient à présenter ses sincères condoléances tout en les assurant de leur profonde compassion.